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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 12:35

 

 

 

 

 

 

 

 

 

III. PEUT-ON LUI APPARTENIR D'UNE AUTRE MANIERE ?

 

 

Sixièmement. L'accès à l'âme de l'Eglise

 

 

1.A l'opposé de la situation exceptionnelle des martyrs, les non-chrétiens représentent un cas quantitativement incommensurable. Avant que nous nous penchions sur leurs dispositions intérieures, il est indispensable de dire que celles-ci s'inscrivent sur un arrière-fond théologique décisif. Le Dieu Catholique est le seul Dieu. Tout être humain qu'il a créé doit devenir catholique. Le Dieu de la Révélation chrétienne est Justice et Miséricorde. Tout homme est créé pour traverser la Réalité surnaturelle de Pâques. C'est donc à l'aune de cette vocation exclusive, scellée sur la nature humaine que doit être considérée maintenant l'attitude de l'homme, spécialement dans le cas particulier de celui qui ne pouvait pas recevoir l'information chrétienne.

 

 

2.A la lumière des observations énoncées supra,il faut se référer à une intuition subconsciente présente en tout individu de toute culture, région et époque. Pie XII (Mystici corporis) évoque ceux qui « par un certain désir et souhait inconscient, se trouvent ordonnés au Corps... ».

 

Or «Je veux voir Dieu ! » disait Sainte Thérèse d'Avila: n'est-ce pas là exprimer, de façon catholique, ce désir qui est présent en tout homme de manière quasi-instinctive? Lorsque les hommes relient à leur conscience morale, ce désir, perçu de manière syncrétique, ils l'analysent en une adhésion à un Dieu rémunérateur de leur conduite.

 

Les plus conséquents et les plus sincères d'entre eux pensent alors qu'ils doivent d'une certaine façon mourir contemplativement, moralement, à eux-mêmes, et du moins mortifier leurs désirs sans freins naturels. Ils pourraient emprunter la voix de Sainte Thérèse et dire avec elle : « je veux mourir, parce que pour voir Dieu, il faut mourir». Cette attitude métaphysique élémentaire et cette règle morale peut être discernée en nombre de religions non-chrétiennes, comme aussi chez les sages socratiques oui stoïciens.

 

 

3.Cette intuition fondamentale peut autoriser à rattacher le cas des non-chrétiens à celui de ceux qui sont morts physiquement pour la Foi, en permettant de discerner chez certains d'entre eux, ceux qui auraient voulu être Chrétiens, s'ils avaient pu être instruits de la Foi, et ce dans le mesure où ils voulaient faire mourir «le vieil homme» en eux, afin de «voir Dieu». Alors que les martyrs n'ont pas joui de l'occasion temporellede recevoir le baptême, il existe parmi ces non-chrétiens, ceux qui n'ont pas bénéficié de l'occasion spatialeen quelque sorte de naître dans une aire culturelle où l'Evangile leur aurait été plus accessible. Dans la mesure qui leur a été donnée, ils ont pu, ou du moins voulu, prier Dieu comme le Vrai Dieu doit être prié, pratiquer l'ascèse, et des actes de bonté pour leurs semblables et s'offrir, en une pureté que seul Dieu peut juger, en holocauste intellectuel, moral, pour ce Deus absconditus, qu'ils désiraient voir. De telle sorte, qu'ils ont voulu et agi en «homme [qui] désire conformer sa volonté à celle de Dieu.»

 

 

4.Ainsi donc, l'enseignement théologique de l'Eglise selon lequel le désir implicite du baptême produit le même effet que celui du baptême de sang, se fonde sur le fait qu'en les deux cas, le non-baptisé remplit la condition commune de vouloir, par anticipation,consentir expresséments'il l'avait pu, au don de la Grâce sanctifiante de Dieu.

 

Sous l'aspect métaphysique, s'agissant du non-baptisé qui se trouve être le sujet subsistant, victime d'une erreur radicalement invincible, il n'apparaissait pas en mesure de connaître ici-bas ce Don, mais qu'il l'aurait accepté intégralement s'il avait été instruit dans la Foi. Le moteur de son salut réside donc dans son désir, au sujet duquel la lettre du Saint-Office du 8 août 1949 relative au RP Feeney, précise qu'« un désir implicite ne peut pas non plus produire son effet si l’on ne possède pas la foi surnaturelle « car celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il rémunère ceux qui le cherchent » (Heb. XI, 6)

 

La forme est le don actuel de la Grâce lors du trépas, et la fin est l'union à Dieu. Le critère théologique rejoint le détermination psychologique et il s'avère bien conforme à la célèbre pensée de Pascal « tu ne me chercherais pas si tu ne m'avais déjà trouvé »(P.553). C'est à ce titre, qu'il peut peut le cas échéant et selon la volonté souveraine du Bon Dieu bénéficier de la Rédemption et de la vision béatifique à sa mort. (cf. § 5,1)

 

 

En effet, C'est sous le bénéfice de ces remarques, que le pape Pie XII (ibid.) a invité ces non-chrétiens à « sortir d’un état où nul ne peut être sûr de son salut éternel ; car, même si, par un certain désir et souhait inconscient, ils se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur, ils sont privés de tant et de si grands secours (etc) ».

 

Il faut répéter queseuls ceux qui possédant les dispositions théologales que nous venons d'exposer et qui peuvent invoquer une ignorance radicalement invincible pourront être considérés comme placés d'une façon particulière sous la motion du Saint-Esprit, et appartenir à « l'âme » de l'Eglise, telle que la définit le Catéchisme de Saint Pie X. Ils n'appartiennent pas à l'organisme visible.

 

 

 

 

Au terme de ces quelques réflexions,

 

force est de conclure que plus généralement, c'est parce que d'orgueilleux fidèles négligent les origines de la Révélation, et ne passent pas leurs ratiocinations au crible de l'intelligibilité réaliste (au sens thomiste) qu'en a donnée ab initio le Magistère, qu'ils inventent motu proprio, une « doctrine ajoutée » au Dépôt de la foi. Cet ajout personnalisé (cf.Adrien Loubier qui y voit la racine de la « physiologie sectaire ») peut être de l'ordre d'une  "Autorité monophysite" ; en ce sens elle va du caractère primordial de la « Hiérarchie Traditionnelle », révérée en soi, chez les lefebvristes , (et à l'opposé) au caractère autoritaire de l'interprétation littérale du Magistère, par exemple par le zinsisme apocalyptiste. Mais il se déploie tout autant, et dans un autre ordre, celui d'une « communion arienne », qui s'étend de l'universelle et « Fraternelleambiance » conciliaire, jusqu'à (et à son contraire) la fermeture de la prédestination ritualiste du feeneyisme.

 

Les tenants de ce dernier semblent oublier que les conditions souvent tragiques de la condition humaine sont prises en considération, aussi, par le Soleil de Justice et l'Etoile du Matin. N.-S. J.-C. (Mt 19,21) nous dit : « Vends tout ce que tu possèdes [...], puis viens », par le baptême de désir, pour le premier, ou le dernier, jour ; et il nous dit ensuite « et suis-moi » par le baptême d'eau pour chaque jour.

 

 

Amabilus Manziaci, 11 septembre 2014.

 

 

 

 

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 12:27

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II. COMMENT DEVENIR MEMBRE DE CET ORGANISME ?

 

 

Cinquièmement. L'accès au corps de l'Eglise.

 

 

1.« Le corps de l'Eglise consiste en ce qu'elle a de visible et d'extérieur, comme l'association de ses fidèles, son culte, son ministère d'enseignement, son organisation extérieure et son gouvernement. »
(Gd Cat. de St Pie X, ibidem).

 

Il ne faut pas être dupe de l'abstraction de la notion de corps et du risque inhérent de l'universaliser. En ce « corps », cependant, l'intelligence humaine distingue: le groupement social des fidèles et leur groupement juridique,- personne morale juridique de Droit divin -, la liturgie, et l'enseignement de sa Doctrine. Là sont les éléments constitutifs qui ne peuvent ne pas être, nécessaires, de l'institution sociale de l'Eglise militante, qui a pour fin le salut des âmes tout au cours de la vie terrestre des fidèles, et est vouée à la plus grande gloire de Dieu. Il est la société, la réunion de tous les baptisés ;

 

mais c'est ici que l'erreur feeneyiste nous invite à préciser les notions de baptême sacramentel et de baptême de désir.

 

 

 

2.Chaque baptisé reçoit de « l'âme incréée de l'Eglise» , du Saint-Esprit, la Grâce sanctifiante, les vertus et les dons, dès qu'il y consent expressément.

 

 

Sur le plan psychologique, chez le fidèle instruit de la Foi, qui l'embrasse et demande le baptême, son acte individuel de volonté, est à l'origine d'une nouvelle forme accidentelle, qui est la rencontre du consentement au don gratuit de la Foi. Ramené à sa plus simple expression, « l'homme désire conformer sa volonté à celle de Dieu ». Dès ce moment, s'accomplit l' exécution instantanée de l'acte de salut par Dieu au profit du nouveau fidèle.

 

Au niveau métaphysique, l'être humain (« matière », sujet subsistant) qui était privé dans le passé, de cette forme nouvelle, l'acquiert pour l'avenir. Il était en puissance d'être sauvé, c'est Dieu qui actualise en donnant cette nouvelle forme d'union de volonté. Si l'individu considéré et sa démarche psychologique notamment sont premiers chronologiquement, il n'empêche que l'actualisation salvatrice qu'il reçoit et la finalité béatifique sont logiquement, et plus encore surnaturellement, premières. La Foi est un don de Dieu.

 

Dans le domaine théologique, La forme essentielle du nouveau Chrétien est ce donindividuel actuel de la Rédemption, au moyen la participation du fidèle, à la Passion, l'absorption dans la Mort, et l'identification à la Résurrection de Notre-Seigneur-Jésus-Christ. Ce don est concomitant à l'acte de consentement qui est également de nature sacrificielle de la part du racheté. Il s'agit de l'acte « de parfaite Charité ou Contrition », exposé par le RP Copello SJ cité par l'Abbé Cekada, qui ajoute : « la contrition parfaite est en elle-même [per se] une disposition immédiate à la justification… » Cet acte fondateur comporte un acte actuel et urgent de recevoir ce don, et la volonté de recevoir le caractère baptismal pour jouir de la Grâce habituelle dans l'avenir.

 

La situation des martyrs :

 

Dès lors, si le fidèle meurt subitement ou accidentellement quelques instants après sa conversion, comme c'est le cas des martyrs,qui ne disposent pas du temps matériel leur permettant de recevoir le caractère baptismal, toujours est-il que la condition de la rédemption se trouve remplie de son côté. Il est entré quasiment directement dans l'Eglise triomphante. Sur un plan pratique, et si l'on s'exprimer ainsi, recevoir le sacrement de baptême, dans ce cas particulier et très exceptionnelne serait pas « utile » puisque recevoir ultérieurement le sacrement de Pénitence, et même de l'Eucharistie, nécessaires de nécessité absolue pour rétablir et maintenir la Grâce habituelle comme c'est le cas dans l'Eglise militante, ne serait plus d'actualité ici, puisque le martyr jouit désormais de la Vision béatifique.

 

 

3.En revanche il est dans la nature des choses divines, et en temps ordinaire par le passage obligé que constitue l'Eglise militante, que cet acte de salut à exécution instantanée soit transformé en un acte à durée successive en quelque sorte, couvrant toute la durée du combat du fidèle en cette vallée de larmes. C'est pourquoi le sacrement du baptême a été institué par Notre-Seigneur Jésus-Christ, acte qui nous incorpore durablement et habituellementdès ici-bas, dans sa Passion et sa Résurrection, par le truchement de son Corps mystique.

 

 

Métaphysiquement le nouveau fidèle (matière) qui, dans le temps, a d'abord attesté de sa certitude par l'acte de contrition parfaite, (génération) reçoit ensuite l'impression du caractère baptismal (nouvelle forme) afin de lui assurer, dans l'écoulement du temps, l'état de grâce (fin). Si on le soumet aux contraintes de la durée de la vie humaine, comme c'est le droit commun de la quasi-totalité des fidèles, il n'est plus qu'en puissance d'être sauvé, dans cette durée, et il doit recevoir le baptême. Le baptême, on l'observe là encore, est en réalité antérieur surnaturellement et logiquement à l'opération initiale du consentement au salut: C'est antérieurement, tant sous le rapport historique que sous le rapport surnaturel, que La Passion de Notre-Seigneur fonde le sacrement du baptême.

 

 

De même, chez celui qui désire le baptême (génération) son attestation de Foi, « le disposant immédiatement à la justification » constitue bien la matière de sa nouvelle substance accidentelle de Catholique, l'administration du sacrement de Baptême (nonobstant les propres causes de ce dernier) , consistant de son côté en la forme de cette substance nouvelle. Sa finalité est d'être un enfant de l'Eglise qui est ipso facto un soldat du Christ.

 

 

(A SUIVRE)

 

 

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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 12:06

 

 

 

 

 

 

 

 

 

UN BAPTEME DE DESIR DE DIEU, POUR UN JOUR,

 

LE BAPTEME D'EAU EN DIEU, POUR CHAQUE JOUR!

 

 

 

 

 

Quelques réflexions à propos des erreurs feeneyistes propagées par le « M.H.F. », et le site « La Foi ».

 

 

 

 

 

M.L'abbé Marchiset, prêtre catholique semper idemjusqu'à il y a peu de temps, semble avoir été victime de certains colporteurs d'égarements destructeurs de la Foi de l'Eglise, et échoué dans des erreurs afférentes au baptême, à la Rédemption et à l'Eglise. Dans le chaos entretenu, à la faveur de l'ignorance coupable et quasi-générale des fidèles, par les perroquets savants, clercs ou non, qui ne sont que de crispés survivantistesde l'Eglise de Pie XII, ou par les individus sans scrupule émanant de l'antre millénaire des ennemis héréditaires de l'Eglise, il convient de récapituler succinctement les objections que soulève la doctrine feeneyiste.

 

 

 

Gardons constamment à l'esprit, en ce sujet comme en tant d'autres, ce double fil conducteur: premièrement la Révélation, telle qu'elle est attestée ab initio par l'Eglise, doit faire plier toutes les autres considérations intellectuelles, affectives, morales ou politiques. Deuxièmement, et nonobstant cet impératif catégorique, la Révélation attestée par l'Eglise est , et demeure, en conformité semper idem avec l'intelligence humaine.

 

 

 

En premier lieu, nous brosserons superficiellement les caractéristiques de l'Eglise dans l'optique des problèmes posés par le feeneysme ; cela nous permettra néanmoins en un deuxième temps de préciser la signification et la portée de cette réalité : devenir, et demeurer, Enfant de l'Eglise.

 

 

 

 

I.- L'EGLISE EST UN ORGANISME VISIBLE ET SURNATUREL

 

 

 

Premièrement.

 

 

1.En une personne humaine, le corps et l'âme, la matière et la forme, sont indissociables.

 

« Or l'âme est l'acte du corpsorganisé, et non pas d'un seul organe seulement. Elle réside dans tout le corps et non dans une partie seulement, puisqu'elle est essentiellement forme du corps. » (Saint Thomas d'Aquin, Somme contre les Gentils,nature des êtres créés, §72)

 

 

 

Deuxièmement : l'erreur de l'identité.

 

 

2. L'Eglise, groupe de personne physiques, n'est pas identique à une personne physique. On ne peut donc pas lui appliquer stricto sensu le régime biologique régissant cette dernière.

 

 

 

Troisièmement. La vérité de l'analogie.

 

 

3.L'Eglise Catholique, synonyme de l'Eglise du Christ, n'est pas un être physique, elle regroupe des êtres humains, donc chacun d'eux est affecté d'un accident ontologique particulier qui celui d'une relation entre des êtres physiques. Cette relation consiste en l'identité de foi, mais aussi de sacrements, et de gouvernement, régnant entre les baptisés.

 

Cette identité de foi détermine le caractère sui generisde l'Eglise, compte-tenu de sa génération, de sa forme et de sa fin, toutes divines. Elle condamne la prétendue nature de «communion entre les croyants », communion énigmatique et indéchiffrable, comme aiment à le proclamer les protestants libéraux, les conciliaires ultra-« modernistes » contemporains (cf. la « communion imparfaite » dans V2), les maçons noachides, etc...

 

 

L'on peut dire à l'unisson de Saint Pie X en son Grand Catéchisme : « En elle, comme dans une personne morale, on peut distinguer un corps et une âme. » (Ch. X,§2). A l'écoute de Pie XII, nous pouvons voir en elle « un organisme visible» : « Si l'Eglise est un corps, il est donc nécessaire qu'elle constitue un organisme un et indivisible, selon les paroles de saint Paul: Bien qu'étant plusieurs, nous ne faisons qu'un seul corps dans le Christ » (Pie XII, Encylique Mystici corporis Christi, voir à hauteur de la note 14)

 

Dans le cadre de cette analogie, Pie XII précise l'interdépendance fonctionnelle existant entre les différents membres du corps. Il ne s'agit donc pas d'une simple mécanique juridique où les divers sujets seraient reliés par des réseaux de droits et d'obligations, mais d'un être qui est vivant de façon singulière et unique, et non pas de la vie biologique des êtres physiques. L'on peut donc dire que l'Eglise est être moral dont la vie ressembleà celle d'une personne.

 

 

Rappelons incidemment que :

 

L'assimilation pure et simple de l'organisme vivant de l'Eglise à celui d'une personne physique, que cette assimilation soit théorique, ou qu'elle soit « pratique », - ce qu'il est difficile de discerner eu égard au laconisme métaphysique et théologique des protagonistes concernés, - a été faite par exemple Jean Arfel. Ce qu'ont dénoncé les Dominicains d'Avrillé. Le catholicapediablog, a publié un article à ce sujet en 2013.

 

L'erreur a été rééditée par Mgr Williamson, selon lequel l'Eglise serait devenue une « pomme pourrie » ; à cet égard, il semble s'être borné à étendre l'enseignement de son ex-supérieur, Mgr Fellay pour qui la Messe serait aussi devenue une «pomme pourrie», étant observé que la Messe n'est certes pas une relation, elle est selon l'enseignement de St Thomas, à la fois une chose et une action.

 

 

 

 

Quatrièmement. Qu'est-ce que l'âme de l'Eglise ?

 

 

1.« L'âme de l'Eglise consiste en ce qu'elle a d'intérieur et de spirituel, c'est-à-dire la foi, l'espérance, la charité, les dons de la grâce et de l'Esprit Saint et tous les trésors célestes qui en sont dérivés par les mérites du Christ Rédempteur et des Saints. » enseigne Saint Pie X, (Gd Cat. ch. X §2)
Il ne s'agit donc pas d'une substance intellectuelle qui serait unie de la façon dont l'âme est unie au corps humain, à titre de forme substantielle. Il ne s'agit pas non plus de l'union entre les deux natures de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est Dieu s'étant uni une véritable nature humaine.

 

En cette relation particulière et unique d'union ecclésiale, ce qui unit les baptisés c'est la Personne Divine du Saint-Esprit. Elle communique à chacun d'eux, les mêmes vertus théologales, la même Grâce habituelle, et les mêmes Dons. C'est en ce sens que cette communauté, cette union, cette identité de vie communiquée à chacun, constitue le principe unique et spirituel transmis par le Saint-Esprit. On qualifie parfois ce dernier d' «âme incréée» pour préciser sa transcendance par rapport à l'Eglise, et le distinguer de son action sur, et dans, l'Eglise, être de relation unissant les êtres physiques singuliers que sont les baptisés.

 

 

2.Cette âme de l'Eglise présente seulement une analogie, d'abord en son acte d'être, avec l'acte d'être de l'âme d'une personne physique. Saint Paul (1 Rom. 12, 4-5) évoque à propos de l'Eglise, un être organique, où doivent être coordonnés les divers «membres» du « corps ».Mais son âme ne constitue pas la substance spirituelle qui informe le corps biologique ; Saint Thomas voit dans l'Esprit Saint commel'âme de l'Eglise (Exposé sur le Symbole des Apôtres, sent. IIII, dist 13, q.2,a.2. Il faut condamner Maritain qui réduit la notion d'âme incréée à une une hyperbole. En fait, la grâce communiquéepar le Saint Esprit, non pas le Saint-Esprit lui-même, est à l'Eglise, l'équivalent de ce que l'âme est au corps dans l'être humain.

 

 

Elle constitue ensuite une analogie avec la nature divine de Notre-Seigneur Jésus-Christ, dont l'union avec la nature humaine n'est pas non plus une « information » de cette dernière. Par exemple, Saint Thomas écrit : « Ainsi Arius et Apollinaire affirmèrent-ils que le Verbe jouait à l'égard du corps du Christ le rôle de l'âme ou celui de l'esprit »(Somme contre les Gentils §41) ;

 

Elle signifie la présence divine en elle, en tant que cette présence est un acte d'être, et une existence comme action divine permanente.

 

 

(A SUIVRE)

 

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17 février 2014 1 17 /02 /février /2014 22:48

 

 

 

 

 

 

 

 

A l'occation du cinquantenaire du rappel à Dieu de l'auguste et vénérale théologien, "Vianney" écrit sur un forum  le 17 février 2014 "ceux qui auraient tendance a priori à reprocher à la théologie du P. Garrigou-Lagrange de n’avoir ni vie ni âme, ce serait encore de commencer par lire son œuvre, rencontre harmonieuse entre la philosophie thomiste, la mystique de saint Jean de la Croix et la dévotion mariale chère à ses maîtres saint Dominique et saint Louis-Marie Grignon de Montfort. Les quelques lignes de lui que cite Marcel De Corte (Itinéraires n° 86, p. 37) dévoilent un peu quelle devait être la vie intérieure de ce grand contemplatif"

ci après citation du RP Garrigou-Lagrange:

On ne saurait trop le redire en ce temps d’agnosticisme, en un sens nous connaissons Dieu beaucoup mieux que nous ne connaissons les hommes avec lesquels nous vivons le plus intimement. L’homme qui me tend la main se décide peut-être au même instant à me trahir, son geste est peut-être un mensonge, je puis douter de sa parole, de sa vertu, de sa bonté. Je sais au contraire de source absolument certaine, même par ma seule raison, que Dieu ne peut pas mentir, qu’il est infiniment bon, infiniment juste, infiniment saint. De tous les êtres, c’est lui, en un sens, que je connais le mieux, lorsque je récite en le méditant le Pater, comme c’est de Lui que je suis le mieux connu. Nous sommes plus sûr de la rectitude de ses intentions que de la droiture de notre coeur.

 

Notre bref commentaire:

 

Les conciliaires, abstraction faite au surplus que les traditionalistes de la F$$PX qui ne citent jamais cet éminent et exemplaire théologien, adressent systématiquement à ce type de grands docteurs et spirituels catholiques le reprochent que

leur connaissance de la Religion serait déconnectée (en substance) "de la profondeur du mystère insondable de la Parole de Dieu", et à sa vie sans cesse jaillissante en spontanéité et en innovation,

leur prière serait abstraite, desséchée, étrangère à la vie concrète,  plus légaliste que nourrie de charité, 

et que leur théologie serait encore plus abstraite, intellectualiste,  trahissant la construction humaine.

 

Cette triple critique malveillante est radicalement fausse.

 

Le P. Lavaud (cité par le même "Vianney") écrit:  

Ce que le P. G.-L. enseignait de l’harmonie des trois sagesses, la philosophique, la théologique, la mystique, emportait la conviction. Lui-même, on le sentait, réalisait de mieux en mieux cette harmonie. Avec le temps, l’enseignement du professeur s’est encore clarifié en se simplifiant. Il aimait à répéter ce qu’il tenait de je ne sais qui : « Les jeunes professeurs enseignent plus qu’ils ne savent, les professeurs mûris enseignent seulement ce qu’ils savent, les professeurs tout à fait expérimentés, seulement ce qu’ils savent devoir servir vraiment aux étudiants. »

 

Le RP Garrigou-Lagrange a illustré à son niveau de grand théologien une chose qui est cependant identique au niveau du simple fidèle fervent et possédant bien son catéchisme. Cette chose est la vie intérieure catholique, qu'il a caractérisée par la notion d'harmonie des trois sagesses, et  qui s'articule de la manière suivante.

 

Le premier pôle de pensée et d'activité du fidèle est celui de la réalité naturelle et surnaturelle. Cette réalité s'enracine dans l'histoire de la Révélation. Il s'agit de la sagesse mystique surnaturelle. (cf. par exemple son article sur la mystique naturelle et la mystique surnaturelle).

 

Le deuxième pôle est celui de la pensée de Foi, de l'acte de certitude intelligente, donc de la pensée catholique, enseignée par l'Eglise et comprise par le fidèle. C'est du domaine de la théologie dont ils 'agit, et à un niveau inférieur et courant, celui de catéchisme.

Observons donc que l'intelligence de l'Eglise et de ses fidèles s'applique au donné réel mystique révélé.    

 

Enfin le troisième pôle concerne celui de l'outil symbolique fondamental qu'est le langage, et sépcialement en la matière le concept philosophique. La philosophie permet à la pensée catholique de s'exprimer.

 

Par conséquent, il apparait que la théologie, et spécialement l'énoncé dogmatique se trouvent à la conjonction de l'objet du Dépôt de la Foi (objet mystique surnaturel et historique) et de l'outil conceptuel permettant de l'analyser.  La théologie apparait donc comme une synthèse, une interprétation au sens noble et fondamental du terme (et non pas relativiste) faite par la pensée humaine d'un objet avec lequel il a une ressemblance réelle, et qui est exprimée au moyen de notions abstraites et générales à la faveur desquelles elle construit une ressemblance créée et humaine adaptée à son intelligence.

 

Ces considérations générales étant faites,

 

nous pouvons alors mieux comprendre pourquoi la philosophie thomiste constitue  l'outile analytique le plus scientifique, adapté à son objet de précision, pour éclairer la pensée de l'Eglise, afin que par sa théologie elle puisse le plus fidèlement possible exprimer, attester, et rendre compte de la réalité surnaturelle de la Révélation historique.  

 

Il convient d'ajouter à cela que cette nécessité intellectuelle se vérifie en matière de vie intérieure. La vie de prière, fidèle, et stable, courageuse et opiniâtre, doit être nourrie par raisonnements clairs et précis que seule une  "théologie exacte"  est à même de lui donner. Cette théologie doit exclure les systèmes philosophiques dont les principes premier interdisent a priori ne serait-ce que celui de Création ex-nihilo en particulier.  

 

C'est de cette manière que l'on peut apprécier la condition des trois sagesses harmonisées entre elles dont le RP Garrigou-Lagrange qui (citation ibidem)  "croyait à la fécondité de la vérité, autant il craignait les conséquences plus ou moins lointaines d’une erreur de principe. À ce propos, il citait volontiers, paraît-il, la parole de saint Thomas : parvus error in principio, maximus in fine"

 

 

 



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24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 20:56

http://t0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcT8gIRRYtSAKkzfHqzro7Bs2wz7oFX9TpCOWuBMBiIxWZey5wfDyQ    ...

 

Prière à Notre Seigneur JÉSUS-CHRIST vrai Roi de France, pour le retour de son Lieutenant le Roi très chrétien et le retour de la France à sa vocation d’origine.

Seigneur Jésus-Christ, Vrai Roi de France ; Souvenez-Vous de votre
peuple de prédilection ; Souvenez-Vous de la Mission que Vous lui
avez confiée dans le monde ; Souvenez-Vous de l’Alliance que Vous
avez scellée avec Clovis au Baptistère de Reims et confirmée par Saint
Rémi et Sainte Jeanne d’Arc, puis renouvelée à chacun des Sacres de
ses Rois très Chrétiens.

 

Cette Alliance a été brisée, la France officielle
a renié ses engagements envers Vous depuis qu’elle a assassiné son roi.
Faites lui la grâce, Seigneur Jésus, de réparer ses erreurs et ses fautes,
afin qu’elle revienne au plus tôt à sa vocation première qui est la
défense de l’Église Romaine qui est Votre seule Église. Vos desseins
sont impénétrables, mais nous croyons que la prière des hommes est
puissante sur Votre Cœur. Soumis à Votre Sagesse et confiants en
Votre Bonté, nous osons Vous supplier que la France revienne à ses
origines par l’Alliance de l’Autel et du Trône restauré.



Seigneur Dieu, comme au temps de Jeanne d’Arc, Rendez à la France
son Roi très Chrétien, afin que, recevant à Reims son digne sacre, il
soit en toute vérité Votre Lieutenant temporel, le ministre de Vos
saintes Volontés pour le bien de l’Église, de la Patrie et de l’humanité.

Nous Vous demandons cette grâce au nom de Votre Sacré-Cœur qui
aime toujours les Francs, au nom de Votre Très Sainte Mère, notre
Reine bien-aimée, au nom de Saint Michel, l’Ange Gardien de la
France, de Sainte Jeanne d’Arc, la grande martyre de Votre Royauté en
France, au nom de nos Saints protecteurs et de tous les Saints de la
Maison Royale de France.



Seigneur Jésus-Christ, Donnez nous un Roi.

Ainsi soit il.

Abbé Michel MARCHISET

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5 juin 2012 2 05 /06 /juin /2012 19:33

 

Nous laisserons au tribunal des lecteurs le soin de juger des attaques ad hominem dans l'espoir de dissimuler la vacuité des réponses: "subjectivisme", péché de mensonge, apocalyptisme de type "jéhovite", affiliation à des chapelles  sédévacs délirantes, etc....En cette mise en scène, vous nous gratifiez encore de quelques citations d'autorité,  que vous répétez en paraphrases dévoyées, alors que que d'accoutumée une citation d'auteur se borne à étayer une argumentation, que l'on chercherait en vain chez vous.  L'on retire de cela la fâcheuse impression vous ne semblez pas avoir assimilé l'intelligence du Catholicisme, - qui n'est pas la mémoire du perroquet, - ni  a fortiori le diagnostic à faire sur l'Eglise Catholique en crise.  

Nous répondrons point par point à vos objections d'une manière qui manque cruellement à vos articles à la séduction fort spécieuse au demeurant. Alors que vous pensiez avoir trouvé l'arme absolue avec "le droit divin" transcendant la nature et la norme, nous allons vous montrer l'erreur absolue qui sous-tend votre faux raisonnement. Et contrairement à une de vos erreurs secondaires  qui prêtent des motifs émtionnels et primitifs à vos contradicteurs, je ne pense pas que vous soyez "subjectifs", mais partisan d'une idéologie stricto sensu, c'est à dire une utopie fondée sur un premier principe faux, c'est à dire l'inverse - contrairement à votre accusation - de ce je vais vous exposer ci-après:   

 

I. - LE DROIT DIVIN DANS L EGLISE,  une réalité et deux légendes   

1.Le droit divin dans l'Eglise Catholique:

Il faut expliquer ce que cela signifie au lieu d'aligner des mots. La Loi éternelle est La Volonté et la Raison de Dieu; le droit divin est l'expression de la volonté et de cette raison de Dieu, c'est l'Autorité de Dieu;

2. L'on sait que la volonté et la raison de Dieu sont extérieures à la conscience et à la volonté humaine; le droit divin régit de l'extérieur l'activité humaine, exerce sa tutelle sur elle.

Bossuet a écrit: "Dieu parut publiquement": c'est la Révélation dans le temps et dans l'histoire.

"il fit publier sa Loi en sa présence avec, etc..."

3. Dieu exprime sa volonté par des règles imprimées dans la conscience humaine : les lois physiques, les lois de l'esprit (logique et  raison) , et la "loi naturelle" (la morale)

4. Cette loi naturelle s'impose par droit divin sur tout homme, qu'il y consente ou qu'il la refuse, parce qu'il n'est qu'une créature de Dieu. Par conséquent par essence, sa conscience morale a pour fin le bien,  et sa raison a pour fin la vérité. C'est ainsi que PASCAL a pu écrire "la Loi [de Dieu] n'a pas détruit la nature, elle l'a instruite".  

5. Par une initiative souveraine, le Bon Dieu a voulu racheter ses créatures qui, contre la loi même de leur être de simple créature, ont refusé la Loi éternelle. A cette fin, il a pérennisé son Sacrifice Rédempteur en une convocation de fidèles qui croient et consentent à entrer dans une Nouvelle Création, qui n'est plus  seulement celle de la  Loi, mais celle de la Grâce: don gratuit de la vie divine adoptive, consentement exprès de la créature à devenir enfant adoptif de Dieu.

On notera à ce propos l'énormité que la Question écrit: la nature de l'Eglise ne dépend pas de ce que croient ou refusent de croire les hommes qui sont titulaires du certificat de baptême... Elle donne une citation de Mgr Sauvé qui loin d'assoir ses allégations, la condamne; en effet  en relisant a contrario cette citation, qui peut soutenir comme a l'audace de le faire La Question, que   Notre-Seigneur aurait pu  choisir comme apôtres  le pharisien, "le jeune homme riche", etc...comme gardiens et interprètes légitimes du "droit divin, naturel ou positif, dont la papauté est la gardienne et l’interprète légitime [la dirige] (…) le collège des cardinaux qui, suivant la belle et juste pensée de Sixte V, représentent les personnes des apôtres" de telle sorte que ces étranges disciples auraient été de ceux qui « prêtaient leur ministère au Christ Sauveur prêchant le royaume de Dieu et opérant le mystère du salut de l’homme »

De même que l'Eglise est née et a commencé malgré  des trahisons et des occupations partielles et provisoires par des judéo-hérétiques, en la personne des apôtres, des martyrs, des apologètes, l'Eglise continue d'exister jusqu'à la fin des temps en la personne des fidèles ou clercs qui professent la Foi catholique authentique,  et malgré la personne des occupants sans droit ni titre comme je l'ai dit, alors que la Question soutient:  "La valeur ontologique qui fonde l’Eglise, ne dépend pas de ce que les fidèles croient ou ne croient pas, elle est d’essence surnaturelle"

6. De telle sorte, que depuis la Nouvelle Création, la Révélation biblique et chrétienne, "la Grâce n'a pas détruit la Loi, mais elle lui permet de s'exercer" indique PASCAL. Or la Grâce n'est pas une fioriture de style traditionnel, elle est Réalité répandue dans l'Eglise, mais représentée non par n'importe quels responsables intrus,  mais l'Eglise gouvernée, sanctifiée et enseignée catholiquement .  J'ai défini celle-ci sous les quatre rapports de l'essence thomiste, dans message sur le fil "Notre-Dame de La Salette" ; J'ai  montré en contrepoint l'absurdité radicale au regard de la métaphysique thomiste, des quatre rapports de l'essence de l'Eglise conciliaro-traditionnelle  telle que la rêve la Question.   

2. Le droit divin dans l'Eglise primordiale de la Question:

1. Il le définit comme un syncrétisme verbal, superficiel et rétréci.

Il serait une réalité d 'un ordre théologique seulement rhétorique;  Alors que la théologie est du  domaine de la logique  humaine relative à la Révélation) il n'aurait pas d'épaisseur naturelle, car la Question raisonne à l'instar des théologiens hanbalites du 8ième siècle qui n'interprètent le Coran que dans l'ordre du droit divin positif: la théologie utilisant la philosophie est proscrite; elle récuse toute rationalité de l'ordre des sciences humaines et sociales, alors que  même les mutazilites pratiquaient une apologétique culturelle défensive. Par un procédé similaire, la Question se rétrécit en un fidéisme condamné par le pape Grégoire XVII car elle refuse la raison dans un domaine où la raison peut et doit servir l'intelligence de la Révélation, et non la bafouer au grand bonheur des ennemis de l'Eglise qui proclament "penser", alors que les reliigeux se bornent à "croire"  aux contes, de manière grotesque.

L'Eglise, et le droit divin lui-même auraient-ils été dénués d'épaisseur humaine et sociale depuis l'Eglise Apostolique jusqu'aux années 1960 ?

2. Elle  en délivre une définition confuse, par réduction à la seule logique théologique, en pratiquant une analyse structuraliste abstraite.  Ainsi, l'ordre de la Grâce est ramené et confondu à l'ordre exclusif de la création. La question emprunte l'erreur des modernistes, tout ne  serait essentiellement que Création et créature; donc tout serait une unique Loi éternelle-droit divin-Grâce à l'endroit d'une unique créature ou baptisé.

Car comme je l'ai indiqué dans mon message en date du 12 mars 2012 (art. "l'authentique secret de La Salette") elle triture conceptuellement le surnaturel accidentel, créé ou "participé" de l'Eglise (cf.  Dictionnaire de Vacant).  Et plus qui plus est , elle mélange spécialement  la cause efficiente "conciliaire" avec la cause finale Catholique de l'Eglise. Elle mélange la cause matérielle (la majorité apostate) avec la cause formelle de l'Eglise, son essence surnaturelle (la Grâce). Or le surnaturel participé n'est communiqué à l'humanité soit par par la forme et la matière catholiques, soit par la génération et la finalité catholiques.

Où voit-elle réunies l'une ou l'autre de ces deux situations conditionnelles au sein du groupe de pression babylonien occupant la Hiérarchie ?  

De surcroît, elle la conjuge à l'autre erreur qu'elle emprunte aux traditionalistes primordialistes elle dit que lors de la Création, il y a eu une Révélation primordiale, "La Tradition première, qui contenait oralement toute la Révélation, a été l’objet de très graves altérations au cours des temps. Il s’y est mêlé des traditions profanes, non révélées par conséquent, lesquelles ont fini par envahir, étouffer et effacer toute trace de vraie Tradition, c’est-à-dire de la vraie Révélation divine." (article "la gnose au nom menteur") 

 

3. Elle procède à une synthèse éclectique et illuministe.  

Sur un rapport de logique qui lui échappe complètement,  si elle prétend que nous  modifierions  l'instar de Luther sous la pression de  la Révolution profane, la définition de l'Eglise, c'est qu'elle admet - ce qui est en fait exact - que l'Eglise est aussi humaine, et qu'une Eglise protégée par le Roi et gouvernée, sanctifiée et enseignée par un Pape catholique, se trouve donc  protégée par un chef d'Etat,  gouvernée par un pape et  composée majoritairement de fidèles tous catholiques et non majoritairement apostats!

Pour faire admettre  intellectuellement cette analyse,  partielle  et partiale - pour répéter un des ses lieux communs -   elle a l'audace de confondre l'ordre de la création naturelle et l'ordre de la Grâce surnaturelle  au moyen de la notion de Tradition Première. Donc elle conjuge sa précédente erreur  à cette autre erreur qu'elle emprunte aux traditionalistes primordialistes

Elle allègue, dès les premières lignes en son article intitulé "la gnose au nom menteur", que lors de la Création, il y a eu une Révélation primordiale, "La Tradition première, qui contenait oralement toute la Révélation, a été l’objet de très graves altérations au cours des temps. Il s’y est mêlé des traditions profanes, non révélées par conséquent, lesquelles ont fini par envahir, étouffer et effacer toute trace de vraie Tradition, c’est-à-dire de la vraie Révélation divine." (article "la gnose au nom menteur"). Or  Saint Thomas nous enseigne que cette Révélation préalable de l'Incarnation divine a eu lieu parmi les Anges. et non à Adam. Mgr Jean-Joseph GAUME par exemple  indique  ...

Cette Tradition première s'imposerait donc à toute créature humaine, qu'elle y consente ou qu'elle s'y refuse. L'Eglise ne serait qu'une institution sociale analogue à la famille ou à la patrie, ou à la propriété; elle serait d'essence divine, comme les autres et comme d'ailleurs toute la création sous ce rapport, simplement de par son origine divine comme.

Par son illuminisme supra-intellectuel, son mépris des critères logiques thomistes, elle rejoint le bas-fonds du modernisme infra-intellectuel inspiré de Luther traitant la raison de putain ! C'est au prix d'une telle hérésie, qu'elle prétend professer encore l'infaillibilité et l'indéfectibilité enseignante, sanctifiante et apostolique de l'Eglise, au sein même, par la voix, et par le canal de rites invalides depuis 1968, de ses actuels  fonctionnaires de fait.

 

3. Le droit divin dans l'Eglise occupée par les pseudos-catholiques conciliaires.     

     Ré-écoutons  a contrario le parallèle de Sixte V:  Tout le monde comprend que  lorsque "Notre Seigneur a choisi des apôtres qui prêtaient leur Ministère en annonçant  (l'Eglise rédemptrice)",  il n'a pas CHOISI Simon le Magicien, le Jeune Homme riche ? Le pharisien ? ...dont chacun peut voir, en revanche, sauf la Question, aujourd'hui les représentants contemporains au Vatican et ailleurs. 

En répétant "La valeur ontologique qui fonde l’Eglise,  ne dépend pas de ce que les fidèles croient ou ne croient pas, elle est d’essence surnaturelle" elle veut dire semble-t 'il que la norme qui permet de reconnaitre l'Eglise procède de l'institution par NSJC, Qui aurait soutenu l'inverse ?  Mais est-ce suffisant ? Dans l'herméneutique  véritablement monophysite qu'elle dédie à la REALITE ontologique de l'Eglise, la Question verbalise cette dernière dans l'imaginaire, dans le langage symbolique, dans les notions canoniques devenues quasiment autonomes par rapport au substrat humain." 

Elle sombre dans la propre erreur dont elle m'accuse , en attribuant "selon (ses) vues subjectives, force d’autorité pour modifier la nature de l’Eglise. Envahie, investie, terrorisée par une horde d'apostats, l'Eglise serait tout aussi immuable dans son humanité.

Pour parvenir à cette adultération de l'essence de l'Eglise, la question sépare l'institution et la communication incessante de la vie divine à travers les vicissitudes de l'histoire ("essence surnaturelle") et "le peuple de prêtres de rois et de prophètes", peuple  qui a le devoir de professer la Foi, comme condition de possibilité pour répondre à la "convocation" qui constitue concrètement l'Eglise.

Elle confond  "l'essence surnaturelle" avec la norme, et qualifie une existence purement logique, abstraite, verbale, qui n'existe que par rapport à un peuple et à des chefs.

En réalité quand St Thomas enseigne "On parle de droit divin à propos de ce qui est promulgué par Dieu, et ce peut être soit ce qui est naturellement juste, mais dont la justice échappe à l’homme, soit ce qui devient juste par décret divin. »

La loi n'a pas détruit la nature, mais elle l'a instruite. La Grâce n'a pas détruit la Loi, mais elle la fait exercer. (PASCAL)

La confusion entraine l'éviction de la Révélation, elle revient à l'ordre de la création, où la révélation primordiale devrait se transmettre par le truchement d'une "tradition", et par des rites verbalement "divins" quels que soient les titulaires.

 

    II. - LE DROIT DIVIN ET LA DEFINITION DE L EGLISE MILITANTE  

    EN JEUX DE CETTE CONFRONTATION  THEOLOGIQUE EN PERIODE DE CRISE 

1/

la différence de La Question, le cardinal Gousset sait que le Catholicisme est une institution sociale créée par NSJC "la religion aurait un jour allégué qu'une Doctrine serait une "Ontologie" (sauf à ignorer le sens des concepts fondamentaux, cf. l'école moderne de l'ontologie juridique...) ? Aujourd'hui La Question semble rectifier le tir prudemment et se concentrer sur l'identité Révélation = Droit Divin.

En réalité, l'autorité de la Doctrine de l'Eglise, est spéculative quand elle décrit la nature de l'Eglise (sa "physis"), et rend intelligible depuis la Révélation historique il y a 2000 ans, (c'est "le Dogme").

Et elle est simultanément normative, et revêt alors une autorité de juridiction, lorsque elle PRESCRIT ce que les membres de sa hiérarchie et ses fidèles doivent faire concrètement pour vivre en obéissant à la doctrine (c'est "le Droit Divin"): foi, rite, morale, discipline, pastorale...

Ceci s'appelle l'enseignement par l'Autorité divine ou par droit divin, enseignement qui porte sur la connaissance des choses révélées, et cela s'appelle la juridiction par l'autorité divine, quand elle a trait à l'action concrète des membres du corps de l'Eglise, qui doivent respecter les choses révélées; cette distinction élémentaire de la connaisance et de l'action était faite naguère pour les collégiens dchrétienne est divine, c'est Jésus-Christ lui-même", etc. "ELLE EST UNE SOCIETE" écrit-il. Cela signifie que ce système sacré et pérenne de relations entre les fidèles et Dieu Révélé,

comprend une personne - ou corps ou groupe - "morale" composé d'une hiérarchie gouvernant des fidèles. (cf. Catéchisme de St Pie X),

défendant une doctrine,

respectant des rites,

le tout assurant le Salut des fidèles.

Aussitôt après, Mgr Gousset précise s'agissant de l'autorité qui s'exerce en cette institution divine et sociale:

"elle a PAR CONSEQUENT un gouvernement, un ordre hiérarchique qui distingue ceux qui enseignent de ceux qui sont enseignés, ceux qui gouvernent de ceux qui sont gouvernés".

"La Question" confond donc l'espèce avec le genre, l'élément avec le tout, et avilit ce dernier en un composant érigé en idéologie, qu'elle invente de toutes pièces pour les besoins de son idéologie maistrienne.

Mgr Gousset rappelle que cette divine entreprise lancée par le Bon Dieu au sein de l'humanité, est radicalement assujettie à enseignement. Or qu'est-ce que cette doctrine ?

Elle est un discours qui a pour objet l'essence de l'Eglise, naturelle et surnaturelle, (cf. ses quatre "causes" et son âme, indiqués

dans mon post sur le fil Notre-Dame-de-La-Salette),

Et elle a pour sujets les membres de sa hiérarchie et ses fidèles.

2/

Ainsi que cet apologète l'indique, de par "ses principales propriétés, qui sont l’autorité, la visibilité et la perpétuité, etc..." l'Eglise enseigne et gouverne en un même mouvement, où l'on discerne une méthode, un argument, et un régime de commandement sur les fidèles.

Mais sous chacun de ces trois rapports, contrairement à ce que suggère La Question, cette autorité n'est pas un affront arbitraire et gratuit au sens commun, à l'expérience ou à la liberté individuelle. Elle est fondée sur une Révélation temporelle et réelle de Dieu, qui remonte au 1er siècle et plus avant en Palestine, et non pas sur des archétypes religieux abstraits instrumentalisés en fonction de postulats politiques.

Quel auteur sacré ou profanee terminale de philosophie.

Cependant La Question confond les deux;

Elle appelle tout ça: "l'ontologie divine" = le droit divin = "l'ontologie juridique

3/

En réalité l'ontologie surnaturelle ce sont les choses révélées, objet sur lequel porte la Doctrine en sa double nature théologique et juridique, et elle ne peut pas être anihilée ou confondue avec l'autorité inhérente à l'énoncé du Dépot de la Foi et du droit divin qui lui est seulement lié, certes indissolublement.

Or ni les choses révélées, ni les personnes humaines concrètes et réelles - ces hiérarques sont-ils en majorité catholiques ou non ? -

n'intéressent la Blog La Question, pas plus qu'elle n'intéressent l'église dite conciliaire, espèce de SIDA inoculé à l'Eglise catholique. L'on pourrait développer le parallèle instructif qui existe entre les deux formes de la même idéologie de caractère moderniste qui les unit.

Le fond du problème est que La Question adhère substantiellement au traditionnalisme et accidentellement au catholicisme. Le catholicisme n'est pour elle qu'une doctrine séduisante par son caractère intrinsèque d'Autorité divine à la fois théologique et politique.

Derrière les Maistre, Bonald, et consorts, elles s'empare de l'aubaine des utopies de déconstruction, structuralisme, interprétation historiciste, analyse syncrétiste de la religion , qu'ont fait les 19e et 20e siècles, pour faire son marché avec les dépouilles qui l'intéressent, - Roncalli et successeurs ayant fait de meme, et en très grand ,de leur côté.

4/

Dès lors, le catholicisme est réduit par elle, à une théorie verbale qui conserve facticement sa finalité de salut. Mais qui s'affranchit de la matière humaine et des causes de génération et de transmission de la Foi. Exit l'ontologie des choses divines objet de l'Autorité du Droit divin théologique et juridique, et de la réalité concrète des fidèles catholiques, de leur foi réelle, ou de leur indifférentisme criminel quand ils sont hiérarques? Cf. sur le fil "ND de La Salette" mon analyse sur l'absurdité de sa conception de l'Eglise au regard des quatre causes confrontées au concept d'antériorité métaphysique sur les plans logique et historique.

NSJC aurait-t'il confié son Eglise à un Saint Pierre et à apôtres membres de la secte pharisienne, ou même simplement à des ectoplasmes, ou des païens ? Or c'est pourtant ce que sont leurs successeurs apparents en 2012, et devant lesquels La Question s'agenouille pour les couronner d'une tiare.

En effet, sa véritable vision ontologique de l'Eglise se ramène à une institution sociale indissociable de la SOCIETE, à l'instar de l'OUMA dans l'Islam : . voilà sa "matière" humaine et sociale, une addition de titulaires de certificats de baptêmes ; quant à son "moteur" ce serait le caractère héréditaire et légaliste de la religion. C'est de cette manière qu'elle reconstruit l'Eglise selon les intérets du traditionalisme. Certes à cet égard elle condamne, à juste titre mais de manière trompeuse, la positivisme maurrassien, mais elle promeut l'erreur jumelle d'en face, le fidéisme pourtant condamné par l'Eglise au 19e siècle, voire l'illuminisme maistrien, et dont la véritable fin, derrière "le salut des âmes" est celui de tout traditionalisme. Ainsi les deux causes fluentes païennes et les deux causes formelle et finale "catholiques" se trouvent mixturées en une hérésie au regard de laquelle le luthéranisme ferait pâle figure.

Paul Bourget a écrit : "une race ne trouve les institutions qui lui conviennent que dans l'action séculaire de la vie inconsciente par les traditions et par les coutumes"; face à cette observation, J.Ratzinger, Mgr Fellay, et La Question signent...

Quel aveu!

 

JEAN BAPTISTE TOURNAIRE.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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22 avril 2008 2 22 /04 /avril /2008 00:30


Le  Glaive de Dieu,  et les oeuvres





A ce sujet, je repense aux citations des Pères de l'Eglise (Chaîne d'Or de St Thomas) qu'a données Gardian à une contradictrice sur le "Forum Politique" à cet égard, et aux stupidités, de cette ignorante qui invoquait la spirituelle parole spirituelle du "dieu" spiritualissime.... qui définirait ce Glaive, dont elle ignorait tout des origines authentiques.

1. Pour l'Eglise, la vie intérieure est gouvernée par une paix et par une guerre, mais il s'agit de la Paix du Christ, c'est à dire celle qui résulte de la seconde nature
(ceci est la chose la plus difficile à comprendre, car ce n'est pas une adhésion, une croyance, un sentiment, c'est l'existence de cette seconde nature, qui provoque en nous une certitude , la Foi ! )
que le Père nous donne,
Et c'est par ailleurs, la Guerre que les dons du Saint Esprit nous inspire pour tuer ce qui en nous, et parmi les fidèles, et parmi les hommes, ce qui est mort ou en train de gangréner la communauté saine. Comme dit St Jean Chrysostome je crois, cité par Gardian, " l'unité, et la communion" sont souvent mauvaises, quand on en constate tous leurs effets pernicieux.
Donc la Paix est intérieure, et la guerre est dans la vie qui un combat réel donc extérieur et social.

2.Or face à cela l'idéologie anti-chrétienne (qui contient toute la palette : trois-points, conciliaires, protestante, libérale, gauchiste , pacifiste, etc...) dans sa version "religieuse" soutient que :
enfermée dans la vie mentale des croyants exclusivement,
dans la sphère très privée de leur conscience, hermétiquement fermée au dehors de toute perception extérieure qui risquerait de nui à la Divine Laîcité démocratique,
règne une guerre "spirituelle" donc mentale, donc imaginaire, donc mensongère, donc hypocrite, donc pharisienne, etc...

Tandis que dans la vie réelle de ces Crétins, perceptible de leur entourage, collègues, voisins, etc, le Christianisme devrait apporter la paix, l'amour, la tolérance, on cite une parole de St Paul totalement déformée "lévangile de paix" (puisque c'est la Paix surnaturelle dont je parlais plus haut).
Il y a donc contradiction effrontée dans les assertions présentée.
Toutes les références au "glaive" combat crétin lui donneraient une nature strictement "spirituelle (c'est à dire imaginaire, donc fantasmée, et hypocrite ) , alors que la parole de Dieu donne cette seconde nature dont je parlais encore plus haut,
Mais en même temps, ils osent dire que dans la paix crétienne, sur le plan pratique et social, tout serait bien à comprendre au sens propre, et serait vrai et bon, notamment le pacifisme politique et cosmopolite, et l'amour et la tolérance sociale, qui seraient la vraie norme crétine.

3. Une autre erreur de type orientale est de dire que la paix est intérieure et que la guerre est extérieure: exemple les bons moines bouddhistes zen dans leur tête et cruels dans leur vie réelle et sociale.

L'Eglise dit que la Paix du Christ, d'un côté, et le Glaive qu'il nous inspire d'utiliser , de l'autre côté,
sont tout à la fois, intérieurs et extérieurs, contemplatifs et actifs ,
c'est cela l'Incarnation de notre Sainte Religion.


 Par des oeuvres inutiles ,   un  Combat obligatoire  !


 
Mais il est vrai que NSJC  a vaincu le mal défintivement en soi, du côté de Dieu c'est bien normal
cependant elle en tire des conséquences totalement fausses par rapport à a liberté de l'homme !
elle a un hérésie antique mais je ne sais pas laquelle à ce sujet
cette hérésie est réapparue au dix septième siècle c'est le quiétisme
elle est très répandue, un jour mon curé moderniste il ya vingt cinq ans m'avait dit mais "nous sommes les membres inutiles de notre salut" en faussant le sens de la parabole de NSJC sur les serviteurs inutiles
 "Dieu nous sauve tout seul, pas par nos oeuvres ,c'est l'hérésie protestante pure , les oeuvres sont inutiles
donc nous sommes sauvés par le Christ de plein droit automatiquement

Mais l homme est libre, et il doit faire de bonnes actions,
cependant ces bonnes actions ne sont pas utiles,
mais l'homme doit les faire comme si elles étaient indispensables:

tout cela c'est une contradiction pour nous sur le plan moral

Pourquoi ?

car la vérité est la suivante:

tu dois faire de bons actes , car  tu te sens programmé alors en étant uni à Dieu, comme un logiciel programmé, donc tu es fou de joie de faire des bons actes car ce sont ceux de Dieu seul, qui  les fait a travers tes mains et ton regard
mais ce n'est pas par morale ou par ta conscience que tu les fais,
ou en souhaitant recompense ou espérant un salut par tes oeuvres
non cela tu sais que c'est faux

Pour quelle raison est-ce faux ?

car tu sais que les actes que tu fais ne viennent pas de toi

ils viennent de Dieu lui-même qui te les inspire par grâce, mais
tu n'est pas une machine, Dieu t'associe à sa volonté,
tu les fais avec lui;
tu fais les bons actes comme toi et ta femme tu fais une chose avec elle gratuitement tu comprends alors que le faire à deux est inutile, tu dis je vais t'aider à faire la cuisine, mais toi tu ne sais pas la faire, tu la soutiens
tu l'aide en apparence

voila ce que les protestants ne comprennent pas par orgueil.

donc ils veulent dire que la victoire du Christ sauve automatiquement;

mais alors les vrais Protestants disent-ils "tous". tout le monde est sauvé.

non ils disent seuls certains par prétestination de Luther Dieu choisir les élus, donc t es oeuvres  ne servent doublement à rien

aujorud'hui la secte moderniste dit que tout le modne est sauvé automatiquement, car Dieu n'a plus d'élu,
c'est la satanisme pur, c'est ratzinger wojtlyla Montini et Roncalli prouvés !

 LUERNOS.

 

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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 22:08

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b]1.- la croisade comme acte de Charité chrétienne: [/b]

Les Francs décident de se croiser à une époque où
la France vient d'être réellement christianisée.
où la population a doublé de 5 millions à 1O millions
où les villages et les paroisses actuels sont créés
où l'économie démarre.
Or, au lieu de s'installer ( ce qui est le premier péché) dans la prospérité naissante, la croisade des pauvres est lancé par le pape Urbain II ans le sort des frères ennemis byzantins, ou des Pèlerins, l'origine de l'identité en Terre Sainte ne sont pas indifférents. il faut agir.

2. - la Croisade comme acte de libération et de résistance

la Terre Sainte but des croisés était jusqu'aux alentours 105O une terre chrétienne. Tout le moyen orient actuel était une terre chrétienne, couverte d'eglises, (le St Sépulcre à Jérusalem a été bâti par la mère de l'empereur constantin au 4ième s). Et Il y a une double invasion mahométane à ce moment les Arabes, et les Turcs qui débarquent !
Il s'agit d'un acte de solidarité, de défense des droits de l'homme, de droits d'ingérence, de la part de frères d'Occident envers les Byzantins !


3. - une "fraternité chrétienne" de colonisation

Une fois le royaume de Jérusalem et les 3 ou 4 principautés installées,
les chevaliers francs ont constaté que leurs sujets arabes palestiniens s'étaient empressés de les trahir au profit des conquérants Turcs, leurs frères muslim.
comme une émigration d'Europe n'était pas possible,
Ils ont donc décidé de réunir dans leurs états des milliers de chrétiens arabes, et de syrie, persécutés ou pourchassés par la dhimmitude, les rezzous, l 'esclavage musulman. Beaucoup on épousé des chrétiennes arabes, arméniennes, etc, et même des arabes qui se sont converties !
Ils ont fondé des familles et des domaines sui generis dansl 'esprit chrétien européen mais enraciné dans la palestine...
Etait ce l'esprit de la colonisation maçonnique de la troisième rép en Afrique?
Etait ces fanatiques racistes exploiteurs persécuteurs de ses gentils assassins voleurs razzieurs menteurs de sujets du mahomet
?

4. - une guerre juste
(

1 L'AUTORITE DU PRINCE, qui a mandat de mener la guerre. Il n'appartient pas à une personne privée de déclencher la guerre, car elle peut faire valoir son droit au tribunal de son supérieur. (cf les emeutes urbaines...) Et aussi parce qu'il n'appartient pas à une personne privée de convoquer la multitude, ce qui est nécessaire pour que la guerre se fasse. Puisque la charge de la chose publique a été confiée aux princes, c'est à eux qu'il appartient de veiller sur la chose publique de leur cité. Et de même qu'il leur est licite de la défendre par le glaive contre les perturbateurs intérieurs, quand ils punissent les malfaiteurs, comme le dit saint Paul (Romains 13, 4) : « Ce n'est pas sans raison qu'il porte le glaive: il est ministre de Dieu pour châtier dans sa colère celui qui agit mal, de même aussi il leur appartient de défendre la chose publique par le glaive contre les ennemis extérieurs. D'où cette parole adressée aux princes dans le psaume 81, 4 : Soutenez le pauvre, et délivrez le malheureux de la main des pécheurs ». Et St Augustin écrit : « L'ordre naturel, appliqué à la paix des mortels, demande que l'autorité et le conseil pour déclencher la guerre relèvent des princes ».

2 UNE CAUSE JUSTE, à savoir que ceux qui sont attaqués méritent de l’être à cause de leur faute. C'est pourquoi saint Augustin écrit : « On appelle guerres justes celles qui punissent des injustices, par exemple quand on châtie une nation ou une cité qui a négligé de punir un tort commis par les siens ou de restituer ce qui a été enlevé injustement ». (ici les razzias et l'esclavagisme des barbares islamiques)

3 UNE INTENTION DROITE, c'est-à-dire l’intention de promouvoir le bien ou d'éviter le mal. Saint Augustin écrit : « Chez les vrais adorateurs de Dieu même les guerres sont paisibles, qui ne sont menées ni par cupidité ni par cruauté, mais dans un souci de paix, pour punir les méchants et secourir les bons ». En effet, il peut arriver que même si l'autorité de celui qui engage la guerre est légitime, et la cause juste, néanmoins la guerre soit rendue illicite en raison d'une mauvaise intention. Car saint Augustin dit encore : « Le désir de nuire, la cruauté dans la vengeance, l’âme violente et implacable, la sauvagerie dans le combat, la volonté de puissance, et autres choses semblables sont dans les guerres blâmées par le droit ».

l’Eglise était entravée dans sa mission d’annoncer et de vivre l’Evangile, mais où elle a avancé courageusement



Cirgues-Amable BANIERE.

 

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17 janvier 2008 4 17 /01 /janvier /2008 21:46

PREMIER CHAPITRE  LES PRINCIPES

1.- le Dieu des Philosophes
 
Sa présence dans l'univers est celle d'un premier moteur, 
ou d'un harmonisateur, 
ou d'une animation interne.

En l'homme, il est présent dans la conscience.  

2. - le Dieu de la Révélation hébraïque préalable: 

Aux termes de la Bible: 
il crée l'univers,  
et l'homme, 
et son peuple. 

Les concepts approchant sont : 

"laGloire"
"la shekina"
"le temple" et le "kodesh kodashim " et" l'arche d'alliance" bertith 
"la demeure"
"la montagne"
"il campe" 
"la nuée" dans le ciel le révèle sans le dévoiler;
"il demeurer en vous"

3.  la Révélation catholique 

-Notre Seigneur, il campe dans une humanité
- le baptême, provient de la mort et de la résurrection de notre Seigneur, il rend présent Dieu dans l'âme.
- le Sacrifice de la Messe réactualise l'unique mort de notre Seigneur.


DEUXIEME CHAPITRE  CAS PRATIQUE LE PAIN DE VIE

Les subtilités théolo et philo sont très complexes et très dangereuses;  tout le monde le constate au nombre  d'évêques damnables en effet. (illusions de connaissance provoquées par des malentendus sur les mots , chacun donnant un sens personnel aux mots)
C'est pour cela qu'une des preuves de l'imposture ultra moderniste est que ces discours sur "l'amour" et l'lhomme" ne sont éclairés par aucune prière. Tout se tient, la théologie la philo, l'histoire et le reste, et la prière forment un tout indissociable. [u]b16 et consorts ne prient jamais [/u]! toutes leurs rhétoriques, leurs discrous et leurs actions le crient !

Après le Catéchisme, il reste à prier l'Ecriture Sainte ! Je voudrais indiquer d'une réflexion personnelle sur la notion de [u]présence de Dieu[/u]. Car la racine de la vérité et de l'erreur me semble être dans les environs de cette notion
Partons tout simplement de la parole de NSJC en Saint Jean chapitre 6, vers versets 46.suite du discours du "Pain de Vie" 

[quote]En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi a la vie éternelle.
Je suis le pain de vie.
Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts.
Voici le pain descendu du ciel, afin qu’on en mange et qu’on ne meure point.
Je suis le pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement ; et le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour le salut du monde. »
Là-dessus, les Juifs disputaient entre eux, disant : « Comment cet homme peut-il donner sa chair à manger ? »
Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.
Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage.
Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui.
Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi.
C’est là le pain qui est descendu du ciel : il n’en est point comme de vos pères qui ont mangé la manne et qui sont morts ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement.
»
 [/quote]

Contraiement à l'ultra-modernisme, NSJ ne raisonne pas dans l'optique de l'homme, il raisonne dans l'optique du Père, puis son optique à lui, et enfin parle de l'homme.
Avant son discours il a multiplié les pains. Il ne disserte pas sur le "désert" que connait l'homme sans Dieu" il dit directement que Dieu est la nourriture de l'homme.
- Qu'est ce que cette nourriture ? c'est NSJC lui-même ! c'est donc le contraire absolu de tout ce que raconte la nouvelle religion qui parle d'un vague "dieu" commun à toute conscience humaine . C'est   la propre personne de NSJC qui nourrit l'intelligence de l'homme.
Ce pain, ce n'est pas une "doctrine" intellectuelle, qu'on lit dans un livre de morale, ou dans des pamoisons mystiques,  c'est sa propre personne, donc cela condamne tout oecuménisme et tout interreligion.
- Qu'est ce que cette boisson, c'est le sang du Christ,  synonyme de Vie surnaturelle, 
Il y a comparaison entre une chose matérielle concrète à l'homme le pain et la boisson facile à comprendre pour tout l'homme, et
une réalité difficile à comprendre à toute intelligence, (c'est ce qu'on appelle le "mystère" qui ne signifie que  : "chose compréhensible mais très ardue", et non pas chose insondable,   comme le talmudisme moderniste l'interprète par son "agnosticisme") 
 
Or cette chose difficile c'est que Dieu se rend présent ! Il se rend présent d'une manière compréhensible à la raison mais cela laisse l'homme froid il s'agit du dieu horloger du dieu naturel (les cinq attributs sur l'existence de Dieu)
C'est le fait extraordinaire que Dieu s'est Révélé  exceptionnellement  dans la réalité historique, à Israël,  pour deux mille ans, d'abord, puis à l'Eglise depuis. Ce fait, qui a rencontré certains fidèle a donné lieu à une prière, une spiritualité. Ceci a été simplement éclairé accessoirement par la théologie, et par la philo, mais ces deux disciplines ne sont pas primordiales. Au départ il y a la soumission à la Révélation historique Abraham Moïse, Saint Jean Baptiste, les Apôtres, n'étaient pas prof de théologie des faubourgs de Munich...Puis prière qui est méditation quotidienne de cette soumission, prière qui est ensuite réfléchie par certains penseurs théologiens et philosophes.

Eux expliquent par la logique humaine que la présence de Dieu en l'homme est naturelle mais comme en toute créature:  par le concept de forme et de matière de Saint Thomas. l'homme baptisé debvient enfant de Dieu, il 'homme est informé par Dieu. 
il existe aussi le concept de relations de fait et de raison, qui peuvent unir deux réalités d'ordre ontologique différents. 
 il y a aussi la théorie scientifique de l'information qui explique qu'une réalité perceptible est informée par une réalité extérieure qu'on ne perçoit que par l'effet qu'elle produit sur la réalité perceptible.

La théologie est élaborée à partir du fait historique exceptionnel et alimentée par la Prière, qui prolonge ce fait historique dans la volonté du fidèle. Saint Thomas d'Aquin réfléchit sans cesse,  et il prie sans cesse

L'homme est nourri et désaltéré par Notre-Seigneur Jésus Christ. Cela signifie qu'il s'agit d'être de l'homme, d'ontologie ,et non de morale , et encore moins de sentiment religieux. Sans ce pain et ce sang, de BSJC, l'homme meurt. C'est une question de nature nouvelle, d'identité nouvelle ,  d'ontologie, et non pas de conformt moral ou de compassion, comme le prétend b16 dans sep salvi. 
Dire que l'homme roturier est devenu noble par anoblissement royal n'est pas suffisant, dire que l'homme est adopté par Dieu, voilà ce que dit Saint Paul, mais il ne fait que développer par là ce que NSJC a dit par exemple dans ces paroles du pain de Vie , en l'Evangile de Saint JEan  (Chapitre 6  alentour versets 47 ) 

l'effet de cette nourriture et de ce breuvage est que NSJC demeure en son fidèle ! il devient donc présent en lui.  La conséquence de la cohabitation avec NSJC, de son inhabitation en nous, et cette présence fait vivre cela donne une vie nouvelle, il ne s'agit pas d'un nouveau sentiment religieux, d'une émotion "spirituelle" d'une exaltation mystique, il s'agit d'une présence qui fait que la vie du fidèle n'est plus la vie précédente qui n'était qu'une mort biologique progressive, "la vie c'est la mort, et la mort est la Vie ! "















Bonnet ROSSIGNOL 

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 21:01

 

http://www.ocd.pcn.net/nuns/n3_fr.htm

PROJET DES CARMELITES PUBLIE SUR LE SITE DE L ORDRE DU CARMEL A ROME

COMMENTE PAR JEAN MARC POMMEYROL

 

 

 

Si pour tous les éléments intégrants de notre vocation nous n'avons qu'à tourner les yeux vers notre sainte Mère Thérèse pour trouver leur définition et découvrir les voies les plus adéquates pour les vivre, cela vaut à plus forte raison encore pour l'oraison, centre et axe de la vie et du charisme thérésiens, et donc élément essentiel de notre existence dans l'Église. L'oraison est sans conteste le centre de la pensée de notre Mère. Sans elle, ne s'expliquent ni sa personne ni son message, ni le Carmel d'aujourd'hui. C'est pourquoi l'étude de l'oraison thérésienne, en même temps qu'elle nous offre l'accès à sa vie et à sa doctrine, nous ouvre à une compréhension plus radicale de notre vocation. C'est aussi la parole - avant de se traduire en expérience -que l'homme moderne est en droit d'attendre de nous qui, par Thérèse et en elle, sommes passés dans la conscience de l'Église comme un Ordre particulièrement lié à l'oraison, communauté orante. Chez la Santa Madre tous les éléments qui constituent un maître qualifié de la prière concourent: expérience large, abondante; intelligence profonde de la grâce que Dieu lui accorde; pouvoir de communication, capacité de traduire en paroles son expérience. Avec une extrême précision elle écrit: « Car une (première) faveur, c'est que le Seigneur donne la faveur, une autre c'est de comprendre quelle faveur c'est et quelle grâce; et c'en est une autre encore de savoir la dire et faire comprendre comment elle est. » (V 17,5); cf V 12,6; 23,11; 30,4). Trois grâces mystiques qui font de Thérèse une maîtresse d'oraison. En même temps qu'elles indiquent les chapitres que comporte l'étude de l'oraison thérésienne: expérience, doctrine, pédagogie. 1. Expérience thérésienne de l'oraison Nous savons tous que l'accès à l'expérience de la Santa Madre est le passage obligé pour comprendre sa parole, son message. Et cela parce que l'expérience est la source de ses connaissances et parce que c'est dans son expérience qu'elle a compris les éléments fondamentaux de la vie chrétienne, qu'elle l'a pensée et repensée pour éclairer les voies sur lesquelles avance l'histoire du salut, de la relation d'amitié de chacun avec Dieu. Quelques mots seulement pour situer cette expérience dans une présentation schématique qui nous aidera à entrer dans sa parole et son message. On peut indiquer trois périodes dans l'histoire de l'oraison thérésienne: - première période: l'oraison facile et spontanée. Thérèse découvre l'oraison (cf V 1). - deuxième période: l'oraison difficile, austère, qui va depuis la crise de l'adolescence après la mort de sa mère jusqu'à la conversion définitive survenue en 1554 (V 9). La difficulté qu'elle éprouve tient à une double cause: d'une part, son incapacité au raisonnement discursif ainsi que l'insubordination de son imagination; d'autre part, sa résistance à entrer dans la voie de l'amour total, les contradictions de sa vie. Elle nous dit de ce temps qu' « il semble qu'elle voulait concilier ces deux contraires - si ennemis l'un de l'autre - que sont la vie spirituelle et ses joies, et les passe-temps sensuels. » (V 7,17). Ou comme elle le dit de manière brève et incisive: « tenir l'oraison, mais vivre à mon plaisir. » (V 13,6) Un authentique drame du coeur de Thérèse écartelée entre Dieu les créatures. Elle confesse: « Je ne sais comment j'ai pu le souffrir un mois, encore moins pendant tant d'années. » (V 8,2) Pendant un an ou un peu plus elle en vient à abandonner l'oraison (V 7,11; 19,5). Elle qualifie plus tard cet abandon comme sa « plus grande tentation » (V 7,11), « le péril le plus périlleux » (V 19,10). Elle souffrait le plus grand marasme moral: « Le temps où je fus sans elle (l'oraison) fut pire pour moi que de perdre la vie. » (V 19,11). « La vraie chute est de laisser l'oraison. » (V 15,3) Troisième période: elle débute avec l'entrée dans la vie mystique. Période ascendante, sans retour. Point de départ, 1554, année de la conversion définitive. Thérèse commence à fuir les occasions et à s'adonner davantage à l'oraison, tandis que Dieu se prodigue littéralement pour elle. Elle a signalé plusieurs fois cette concomitance. « A peine avais-je commencé à fuir les occasions et à me donner plus à l'oraison, que le Seigneur commença à me faire des faveurs, comme quelqu'un qui aurait désiré et attendu que je veuille bien les recevoir. » (V 23,2; cf. V 19,7; 9,9-10). Une lecture attentive de l'oraison mystique, en toutes ses formes et manifestations, nous conduirait à découvrir que, au-delà des phénomènes et des répercussions psychosomatiques, l'oraison mystique est une communication de Dieu, communication personnelle à l'homme, et que celui-ci "expérimente", chaque fois à des niveaux de plus grande intériorité, jusqu'à parvenir à la communion personnelle. Dans l'oraison mystique il ressort nettement que l'oraison pour Thérèse est une "relation de Personne à personne", "une relation d'amitié". Dieu est plus actif dans l'oraison que la personne. Dans l'amitié les personnes, les amis prennent un caractère d'absolu. Tout le reste passe inévitablement au second plan. Ainsi nous entrons dans le "mode" d'oraison que vécut Thérèse dans les premiers pas de son entretien avec Dieu. Quelques exemples. 2. Mode d'oraison de Thérèse Peu nombreux mais précis et précieux sont les témoignages que nous possédons du "mode" ou de la "manière" de prier de Thérèse. « Je m'efforçais le plus possible à porter Jésus Christ (...) présent en moi » (V 4,8). « Voici quel était mon mode d'oraison:(...) je tâchais de me représenter le Christ présent au-dedans de moi » (V 9,4). Cette manière de prier revêt un réalisme extraordinaire au moment de la communion eucharistique. Parlant d'elle-même à la troisième personne, elle confie: « Elle entrait là avec lui » (C 34,8). Prier: attention à la Personne du Christ, et cela à l'intérieur de l'âme, qui est l'espace de la rencontre personnelle. Prier: être avec lui, "tenir présent" ou "représenter", c'est-à-dire revivre, réactualiser sa présence. « Je demeurais là avec lui » (V 9,4). Se relier à la Personne. Quand elle traduira son expérience en enseignement, elle n'aura qu'à changer le sujet: « Elle se tient là avec lui » (V 13,22). De cette manière de procéder dans l'oraison - elle l'appellera plus tard "oraison de recueillement" - elle affirme dans le Chemin: « Je n'ai jamais su ce que c'était que de prier avec plaisir jusqu'à ce que le Seigneur m'eût enseigné cette manière » (C 29,7). Elle s'en fera l'apôtre infatigable, convaincue d'une conviction née et alimentée par une large et riche expérience. Elle systématisera cette doctrine dans le Chemin 26-29. Son expérience propre de l'oraison la porte à l'équation: oraison = perfection. Parce qu'elle est une "relation d'amitié", l'oraison concerne la vie entière. L'oraison/amitié est totalisante et absorbante. Prier, c'est opter pour Dieu comme ami. Elle a vu l'explication de sa crise et la clé de la solution quand elle écrit: "si je vous avais rendu un peu de l'amour que vous commenciez à me montrer, je n'aurais pu le mettre en personne qu'en vous et c'eût été le remède à tout" (V 4,4). Prier, c'est "vouloir être esclaves d'amour" et "suivre sur le chemin de l'oraison Celui qui nous a tant aimés" (V.11,1). Vivre pour l'Autre, l'Ami. "Lorsqu'est atteint le plus haut degré où l'on souhaite s'entretenir seul à seul avec Dieu et abandonner les passe-temps du monde, que Sa Majesté nous guide par où Elle voudra, nous ne nous appartenons plus, nous sommes à Elle" (V 11,12). La vie suit le sort de l'oraison. Et l'oraison suit le sort de la vie. Nous sommes ce qu'est notre oraison, c'est-à-dire ce qu'est notre amitié avec Dieu. Parce que prier, c'est "échanger de l'amitié", réaliser et approfondir les relations amicales avec Dieu. 3. Message theresien de l'oraison De son expérience de l'oraison Thérèse est passée à la proclamation de son message. Prier est "échanger de l'amitié", échangeant souvent, seul à seul avec Celui dont nous nous savons aimés (V 8,5). A côté des résonances bibliques de cette définition thérésienne, de la révolution qu'elle suppose dans l'histoire de la spiritualité, nous voudrions maintenant attirer l'attention uniquement sur quelque chose, par ailleurs évidente, à savoir que tout le poids de la conception thérésienne de l'oraison porte sur les personnes, qui ici et maintenant, vivent tournées l'une vers l'autre, en relation d'amitié. La définition thérésienne signale que prier, c'est atteindre la Personne à partir de sa personne: accueil et donation, écoute et proclamation. "Echange". Quand dans le Chemin elle se demandera directement: en quoi consiste l'oraison mentale? (titre du C 22), elle ne reprendra pas la définition donnée dans la Vie, mais dira de façon révélatrice à la fin du chapitre: "l'oraison mentale, mes filles, c'est entendre ces vérités". Une lecture attentive du chapitre nous découvrira que "ces vérités" n'ont pas de signification abstraite. Ce sont "les vérités" de Dieu et de l'homme, de ce qu'est Dieu et de ce qu'est l'homme. Découverte orientée vers la rencontre essentielle ("conformer ma nature à la sienne") (ibid 7). Thérèse veut que toute l'attention de l'orant soit centrée sur la Personne divine. "Regarder" la Personne. "Je ne vous demande que de Le regarder" (C 26,3). "Dans le silence de l'entendement, considérer qu'Il nous regarde (V.13,22). Peu importe ce qu'on Lui dit, ni comment on le Lui dit. Ce qui l'intéresse, c'est qu'on "reste avec Lui". L'acte de présence. Attention à la Personne, disions-nous. Avec une nuance très thérésienne: attention à l'amour que Dieu nous porte. Cet amour entre comme élément dans la définition: "avec Celui dont nous nous savons aimés". Soigneusement, Thérèse notera que la première leçon du Christ, Maître d'oraison, est l'amour qu'Il nous porte: "dès la première (parole du "Pater Noster") vous comprendrez l'amour qu'Il vous porte" (V 26,11). Se savoir aimé. C'est le point de départ pour une réponse d'amour: l'amour attire l'amour (V 22,4). Par conséquent, en toutes choses, il faut considérer l'amour que Dieu nous porte: "tout ce qui vous incitera à aimer davantage, faites-le" (4 M 1,7). Rencontre dans l'amour, telle est l'oraison. Et rencontre dans la vérité: la vérité de Dieu et notre vérité. Dans l'oraison, Dieu se dévoile à nous, nous montre sa vérité: qu'Il nous aime, qu'Il donne et se donne. "Dieu est ami de donner". "Il ne se lasse pas de donner", et cela "sans limites". "Il va cherchant à qui donner". C'est le Dieu que Thérèse a découvert dans l'oraison. La connaissance de quelqu'un - de Dieu également - s'obtient seulement par l'échange amical avec lui. Et aussi découverte de nous-mêmes. Prier, c'est "entrer" à l'intérieur de soi-même. "Nous connaître": notre richesse, et notre misère, notre état moral. Nous sommes un "palais tout de diamant ou de très pur cristal!" Notre grande capacité, dignité, beauté. Ce sont les premières paroles de Thérèse qui nous accueillent au début du Château. "Nous ne pouvons converser avec rien de moins que Dieu" (1M 1,6). L'oraison nous révèle aussi notre situation morale. Connaissance de soi dont elle nous dit "qu'en l'oraison, elle voyait le lamentable chemin qu'elle suivait" (V 19,12); "dans l'oraison, je comprenais mieux mes fautes" (V 7,17). Rencontre personnelle, l'oraison est aussi rencontre "transformante". L'oraison engendre des hommes nouveaux. "Echanger de l'amitié" signifie rendre fort et consolider l'amitié. C'est la thèse que défend la Santa Madre en toutes ses Oeuvres. L'Autobiographie défend la thèse que l'oraison nous transforme. Et pour prouver cette affirmation, elle nous raconte sa vie qui est fruit de l'oraison. La structure interne de l'Oeuvre répond à cette thèse. Le Chemin revient sur ce sujet: l'oraison, chemin de perfection, et les Demeures présentent l'oraison comme un mouvement d'intériorisation, d'approche du centre de nous-mêmes où Dieu vit. Approfondir les relations avec Lui. La meilleure oraison sera toujours celle qui renouvelle davantage la vie: "Je ne désirais d'autre oraison que celle qui me fit croître en vertus. Oh! que c'est bien là l'oraison véritable! Et non ces quelques goûts qui ne vont qu'à nous satisfaire et rien de plus" (Lettre au P.Gratien, 23.10.76; 133,8). En conséquence, il suffit d'observer la vie pour discerner la véritable oraison. Même quand il s'agit de l'oraison mystique: "c'est aux effets et aux oeuvres qui s'ensuivent qu'on reconnaît la vérité de cette oraison: il n'est meilleur creuset pour l'éprouver" (4M 2,8; cf 6M 8,10; CC.53, 16). Concrètement, pour discerner la vérité de l'oraison, il suffit d'observer la vie: "Voulez-vous, mes filles, connaître votre degré d'avancement? Que chacune de vous examine si elle se considère comme la plus misérable de toutes (...) et non si elle a plus de goûts spirituels dans l'oraison, plus de ravissements, plus de visions ou d'autres faveurs du Seigneur. Pour connaître la valeur de ces biens il faut attendre l'autre monde" (C 18,7). Parce qu'elle est rencontre d'amitié, l'oraison demeure essentiellement ouverte à la croissance et au développement. L'oraison n'est pas quelque chose d'achevé. L'oraison est une réalité vivante, dynamique, en progression constante. Il est particulièrement important de mettre en évidence cette dynamique de l'oraison pour ne pas bloquer, mais servir positivement l'oraison de la personne à chaque étape de la progression. La Santa Madre a parlé du dynamisme de l'oraison avec le langage imagé des comparaisons: les diverses façons d'irriguer le jardin dans l'Autobiographie; les divers niveaux de communication dans l'histoire des relations personnelles entre Dieu et l'homme, dans les Demeures. Dans les deux comparaisons apparaît une progressivité dans la définition des deux protagonistes: Dieu et l'homme. L'activité de Dieu croît et la "passivité" de l'homme croît corrélativement et parallèlement. Dans la Vie, la sainte dit que le "travail" du jardinier (l'homme) est chaque fois moins grand et cependant le "fruit" est meilleur. Dans les Demeures, le fait de présenter l'oraison comme un mouvement d'extériorisation, met mieux en évidence les niveaux où se situe cette rencontre: Dieu et l'homme "échangent" à des niveaux chaque fois plus intimes et plus profonds (c'est ce que signifient les diverses "demeures"). L'oraison mystique est le "domaine" par excellence du mystère thérésien. Elle tente de combler une lacune existant dans les livres d'oraison (1M 2,7; V 14,7). En d'autres termes, dire le plus important de cet échange d'amitié qui reste habituellement silencieux: ce que Dieu opère. Il est l'agent principal. Et ainsi, conduire l'homme à une attitude de passivité-activité, d'écoute réceptive. L'oraison pour Thérèse est fondamentalement, de la part de l'homme, temps d'écoute, temps de manifestation de Dieu. Epiphanie, dévoilement. C'est ce que fait voir la comparaison qui sert de trame à l'exposition du Chemin: le Christ /Maître et l'homme/disciple. Par là, elle indique l'attitude qui permettra à l'homme d'accéder à la cité de l'oraison quand elle écrit: "Rejoignez donc ce bon Maître, bien décidées à apprendre ce qu'Il vous enseigne" (C.26,11). Dieu-Christ "enseigne" dans l'oraison "celui qui veut bien s'ouvrir à son enseignement (C 6,3; cf 2M 1,3; 4,3; V 16,1; C 28,3...). Quand l'oraison se situe dans cette ligne de la rencontre interpersonnelle, dans l'amour mutuel, se trouve la solution radicale à un "problème" qui a toujours une importance capitale dans la "praxis" de l'oraison: les distractions et la sécheresse. Thérèse ne se lasse pas de nous dire que les distractions et la sécheresse n'empêchent pas l'acte d'oraison, bien qu'elles le rendent certainement plus difficile. L'oraison n'est pas une question psychologique mais théologale. Elle affirme à plusieurs reprises que l'homme peut "être" avec Dieu "même s'il a mille soucis tumultueux et pensées mondaines" (V 8,6), "que, même s'il lui est impossible d'avoir une bonne pensée, qu'elles ne se tuent point" (V 22,11; cf 2M 1,9). C'est pourquoi elle dit de "ne pas faire cas des mauvaises pensées" (V 11,11). Il n'est donc pas bon "de nous laisser troubler par nos pensées, ni d'y accorder la moindre importance" (4M 1,11). Tout ce chapitre, à partir du no 7 est extraordinaire. 4. Le Christ dans l'oraison theresienne Tout exposé sur l'oraison thérésienne ne peut que mettre en évidence la dimension christocentrique de cette oraison. Le Christ n'est pas un thème. Il est la Présence obligée, inévitable dans toute la progression. L'oraison de Thérèse a toujours été centrée sur le Christ du commencement à la fin (cf V 4,8; 9,4). Le Christ/HOMME (ibid 6). Elle nous parle de son habitude "de se réjouir en compagnie de ce Seigneur" (V 22,4), et qu'elle "avait été toute sa vie fervente du Christ" (ibid). Elle conseillera aux commençants de "se représenter qu'ils sont devant le Christ, s'exercer à vivement s'éprendre de son Humanité sacrée et, vivre en sa présence" (V 12,2), tenant "pour avancés, ceux qui s'efforcent ainsi à vivre en cette précieuse compagnie" (ibid), tandis qu'elle exhorte à ne pas négliger "trop souvent la Passion et la Vie du Christ d'où nous sont venus et nous viennent tous les biens" (V 13,13). L'oraison mystique vient confirmer cette orientation christocentrique de l'oraison thérésienne (6M 8,1). C'est pourquoi Thérèse prend part à la dispute sur la présence de l'Humanité du Christ dans tout le processus spirituel avec la force et la conviction de son expérience, déclarant qu'elle est le chemin et la porte de tout bien et qu'en ce qui la concerne, elle "ne veut aucun bien sauf ceux qu'elle peut acquérir de Celui dont nous sont venus tous les biens" (6M 7,15). L'orientation christologique de l'oraison thérésienne fut définitivement confortée par un fait décisif: le Christ se présenta à elle comme "le livre vivant" ou "véritable" où s'apprend "tout ce qu'il est nécessaire de savoir et de faire" (V 26,6). Une série de grâces mystiques (visions, paroles, etc.), qui ont le Christ pour objet, approfondissent cette ligne. Le Christ l'introduit au mariage spirituel et dans le mystère trinitaire (7M 1,7; 2,1). Depuis le "fixer nos regards sur le Christ" (1M 2,11) jusqu'à "l'apparition" du "Seigneur en ce centre de l'âme" (7M 2,3), l'oraison se déroule comme un dévoilement de Dieu et de l'homme dans le Christ, une rencontre "christifiante": "Marchons ensemble..." (C 26,6). 5. Pedagogie theresienne de l'oraison L'oraison s'apprend par la pratique: en conséquence, la préoccupation ultime de Thérèse est d'enseigner à prier, de disposer et d'ordonner les éléments pour former celui qui prie. L'oraison est un don. Mais accordé à un homme libre. Ceci veut dire que, comme toute semence, l'oraison a besoin d'une terre et de soins pour son développement et son épanouissement. Le Chemin est le livre par excellence de l'oraison thérésienne. Le schéma interne de l'Oeuvre manifeste l'intention de l'auteur. Elle s'attarde sur l'exposition des "choses nécessaires" que doivent acquérir ceux qui "prétendent suivre le chemin de l'oraison". Elle sait la hâte de ses lectrices de l'entendre parler de l'oraison. Et elle retarde une fois, deux fois, d'en aborder l'exposé direct (cf C 16,1; 17,1; 20,1; 21,1). Thérèse est catégorique: personne ne pourra être contemplatif sans ces vertus que sont la charité, le détachement et l'humilité. Celui qui le penserait se tromperait beaucoup. Au contraire, qui les pratiquera "sera très avancé dans le service du Seigneur" même s'il n'est pas très contemplatif, c'est-à-dire si son oraison elle-même est pauvre et n'atteint pas les oraisons mystiques. Comment pourrions-nous présenter la pédagogie de la Santa Madre? Il semble que nous pouvons dire que pour elle, enseigner à prier c'est enseigner à vivre. Ou simplement à être. Il ne s'agit pas d'enseigner une technique - ou pas proprement et non en premier lieu une technique - mais de recréer l'homme de l'intérieur. Construire celui qui prie, prendre soin de la personne qui s'adonne à l'oraison. Thérèse se montre extrêmement conséquente avec ce propos et logique avec sa définition de l'oraison: "échange d'amitié", une option radicale et totalisante pour Dieu. Ainsi les trois "choses nécessaires" visent directement à promouvoir quelques comportements, qui en même temps s'opposent radicalement à l'homme de péché, définissant l'homme nouveau, l'ami de Dieu: Egocentrisme Charité Virginité PossessionDétachement Pauvreté Orgueil Humilité Obéissance Nous pourrions formuler avec les paroles de la sainte elle-même le but que poursuit sa pédagogie: "Vous ne serez donc pas surprises, si j'ai tant insisté dans ce livre pour que vous tâchiez d'obtenir cette liberté" (C 19,4). Liberté qui est donation totale: "Tous les avis que vous trouverez dans ce livre tendent à ce but, nous donner toute entières au Créateur et Lui remettre notre volonté" (C 32,9; cf 28,12). C'est le premier avis par lequel elle commence le petit traité de l'oraison: "si nous ne nous livrons pas entièrement, le trésor de l'oraison ne se donnera pas à vous" (V 11,1-4). Une présentation de chacune de ces "choses nécessaires" déborde de beaucoup les limites de notre étude. Mais il suffit de dire simplement: par l'appel de la charité, Thérèse veut que l'homme apprenne à traiter avec son frère, à être ami, à s'ouvrir aux autres pour pouvoir pousser plus loin son "échange" avec Dieu; par le détachement de tout le créé ou la liberté, la maîtresse d'oraison nous exhorte à rompre les amarres, à surmonter l'"appétit" de possession, à se libérer de tout; par l'humilité,elle nous enseigne à laisser Dieu le protagoniste de notre vie, à nous laisser conduire par Lui sans vouloir Lui imposer, ni même Lui "conseiller" le chemin par où Il doit nous mener. En lien avec ces "choses nécessaires", la Sainte nous a parlé avec insistance de la "ferme détermination" ("determinada determinacion"). C'est une pièce centrale de sa pédagogie. Ferme détermination contre les craintes du dehors, contre certains théologies qui disent "que l'oraison mentale n'est pas nécessaire" et aussi contre les indolences et les fatigues du dedans, les résistances à entrer dans le chemin de l'amour, parce que nous sommes avares, si peu empressés de faire à Dieu le don total de nous-mêmes" (V 11,1); "après un premier mouvement généreux, nous nous montrons si avares" (C 32,5). Qu'entend la Santa Madre par la ferme détermination? Un élan de tout l'être vers Celui qui nous libère de nous-mêmes et nous convertit à Lui. Se déterminer, est se convertir à Lui. C'est dire que cela implique une attitude d'amour pur, d'amour gratuit. Déjà aux commençants dans la voie d'oraison, elle donne cette consigne: "l'intention (de celui qui commence) ne doit pas être de se contenter soi-même mais de Le contenter Lui" (V 11,10). Et cela se traduit concrètement en supportant avec une âme virile, sans dramatisations égoïstes, la croix de la sécheresse, l'oraison difficile. Et personnalisant - ce à quoi la Sainte est tant portée - "se déterminer": c'est aider le Christ à porter la croix, "ne pas le laisser tomber avec la croix". C'est ce qu'elle répond à une question très grave par quoi elle expose l'oraison des commençants: "mais que fera celui qui, durant de longs jours n'éprouve que sécheresse, ennui, répugnance et si peu d'envie de puiser l'eau?" Elle répond: "se réjouir, se consoler, puisqu'Il (Dieu) le voit, sans salaire, prendre grand soin de ce qu'Il lui a recommandé; et qu'Il l'aide à porter la croix; et qu'il prenne donc la décision de ne pas laisser tomber le Christ avec la croix" (V 11,10). Dans les chapitres suivants elle leur dira à nouveau: "c'est une grande affaire pour les âmes qui débutent dans l'oraison que de se détacher de toutes sortes de satisfactions, de se mettre résolument à aider le Christ à porter sa croix, en bons chevaliers qui, sans solde, veulent servir leur roi" (V 15,11). Elle conseillera à ses filles cette attitude de pur amour: "prenez, mes filles, votre part de cette croix, peu importe si les juifs vous bousculent, si vous soulagez sa peine" (C 26,7). Ce sera l'affaire, l'unique substance, le reste est accidentel. "Embrassez la croix que votre Epoux a portée et comprenez que c'est là votre affaire: le reste n'est qu'accessoire" (2M 1,7). La ferme détermination doit être radicale (V 11,1-4), irrévocable (C 20,2; 23,1-2), persévérante (2M 1,6). Nous dirions, en général, qu'elle doit mettre l'homme en connection avec Dieu: pour que dure l'amitié et que l'amour soit véritable les conditions doivent être rassemblées (V 8,5). Dieu attend seulement cette détermination (V 11,1; 12,3; 3M. 1,7). En lien avec ces présupposés ou prémices de l'oraison que nous pourrions bien appeler théologales, exigences intrinsèques de l'"oraison-amitié", Thérèse insiste sur d'autres éléments, non moins importants. Nous les appellerions présupposés psychologiques. Parmi eux se détache la solitude. Elle est comme un élément intégrant dans la définition de l'oraison "échanger seule à seul". L'amitié - et l'oraison, version sur un mode divin, "a lo divino", de l'amitié humaine - cherche le cadre de la solitude et crée la solitude. Toute oraison est en vérité, radicalement seule à seul. Nous éduquer à la solitude: elle est nécessaire pour obtenir d'être un orant, pour être une personne. Elle est nécessaire pour asseoir les expériences et découvrir les aspects de la réalité qui nous échappent. Elle est nécessaire pour le développement des autres dimensions de l'être. La solitude est "l'écoute", pour descendre aux niveaux de notre "moi" qui nous échappent et que nous n'exploitons pas parce que nous ne les connaissons pas. La solitude permet de savoir avec qui nous sommes. Solitude habitée. "Puisque vous êtes seules, cherchez une compagnie. En est-il de meilleure que celle du Maître même qui a enseigné la prière que vous allez faire?" (C 26,1). Oraison seule à seul: ce n'est fuir personne, mais aller vers quelqu'un. Elle n'est pas absence, mais présence. Le lien entre oraison et solitude est si intime que Thérèse le convertit en critère de discernement de l'oraison: "ce désir (de solitude) est continuel chez les âmes qui aiment Dieu véritablement" (F 5,15). a croissance dans l'oraison s'observe à la mesure de la croissance du désir de solitude. Solitude matérielle: de celle-ci, elle dit que "s'accoutumer à la solitude est une grande chose pour l'oraison (C 4,9). Elle se réfère à la pratique et à l'enseignement de Jésus: "vous savez déjà que Sa Majesté nous enseigne à prier dans la solitude, comme Il le faisait lui-même toujours" (C 24,4). Solitude spirituelle: solitude des "amours" et présences qui vicient à la racine la rencontre avec Lui. La solitude spirituelle est attention forte, gravitation amoureuse autour de l'Ami,présence de tout l'être à Lui. Elle culmine quand "on ne sort pas de ce centre". L'"essentiel" et le "meilleur" de l'homme "est toujours d'être avec Lui". La solitude spirituelle est intériorisation (7M 1,11; 2,5). La Sainte recommande cependant "de rechercher l'amitié et la fréquentation d'autres personnes qui s'adonnent aussi à l'oraison". "Oraison partagée" (V 7,20-22; C.20,4). L'échange amical avec ceux qui prient - en premier les membres de sa propre communauté - sauvegarde et fortifie l'oraison personnelle, éduque à l'oraison. La sainte nous parle d'un groupe de composition hétérogène (V 16,7) et d'une communauté orante stable qui échange sur l'oraison et qui n'a pas à dissimuler son identité devant les étrangers (C 20,4-6). Elle assigne au groupe une valeur extraordinaire dans la promotion, le maintien et l'exigence de l'oraison "le seul remède que puisse trouver une âme est l'échange avec des amis de Dieu" (V 23,4), c'est-à-dire avec des personnes d'oraison. "C'est une chose immense que de fréquenter ceux qui parlent de cela" (2M 1,6). Thérèse se réjouit d'une pratique des soeurs: "lorsque nous sommes toutes réunies, il m'arrive parfois d'éprouver une joie particulière de voir les soeurs laisser éclater leur jubilation intérieure et rivaliser de louanges à Notre Seigneur" (6M 6,12). L'importance qu'elle reconnaît au "maître d'oraison" est en relation avec ceci. Elle est convaincue que sans lui - un "maître sage et expérimenté" - il serait impossible de progresser dans son oraison personnelle. Elle se plaint de ne pas en avoir d'aussi bons qu'elle ne voudrait. Son enseignement cherche à suppléer de quelque manière à cette lacune possible. CONCLUSION L'oraison définit et embrasse toute la vie spirituelle, selon Thérèse. S'interroger sur elle est s'interroger sur ce qui nous caractérise et nous identifie dans la communauté ecclésiale. QUESTIONNAIRE Thérèse expose les difficultés de l'oraison. 1 Lesquelles avez-vous vécues plus personnellement? Thérèse expose son "modo di proceder" pour l'oraison (le Chemin, chapitres 26-29) 2 Vous en êtes-vous servi pour votre propre prière personnelle? Sachant que l'oraison est un "commerce d'amitié avec Dieu", donc quelque chose de vivant, en progrès continuel, 3 De quels critères vous serviriez-vous pour évaluer votre propre oraison? Face à la pédagogie thérésienne de l'oraison, spécialement présentée dans le Chemin, 4 Que pensez-vous de sa manière de voir, lorsqu'elle affirme que l'oraison est essentielle au développement de la vie fraternelle, dans la liberté et la vérité? 5 Qu'est-ce qui vous semble le plus original dans la pédagogie thérésienne et pourquoi?

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