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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 17:54

Quelle Tradition ?

Pour un catholique, le terme "Tradition" revêt au moins trois groupes de significations qui entretiennent des similitudes parfois trompeuses, mais qui semblent aussi se recouper parfois. La Tradition Apostolique, consiste en quelque sorte le principe informant, la forme,  de l'Ecriture Sainte, qui constitue la matière de la Révélation, le condensé originaire et germinal du passage de Notre-Seigneur sur cette terre.  Ce germe se transmet au cours de siècles sous l'égide précisément de la fidélité à cette Tradition qui ne retranche rien et n'ajoute rien.

La "tradition", quel que soit son caractère particulier,  religieux ou autre,  désigne une réalité culturelle ou civilisationnelle. Lorsqu'on entend parler de "Tradition Catholique", l'on se trouve donc confronté à une réalité ambigüe; le concept de Tradition catholique semble en effet  recouvrir à la fois celui de  Tradition Apostolique, et celui d'une tradition religieuse particulière, parmi d'autres. De ce fait, l'on discerne mal la frontière entre la première et les multiples et variés aspects sociaux et historiques d'acculturation et d'inculturation, contingents et particuliers. C'est d'ailleurs bien là que les "traditionalistes" catholiques sont l'objet des attaques les plus vites, par leurs adversaires, promoteurs depuis  l'officiel  "Vatican II"  de la religion mondiale en état futur d'achèvement.  

Enfin, la Tradition Primordiale représente une assertion professée par les multiples doctrines religieuses, qui possèdent certains dénominateurs communs tels que l'anéantissement du moi et la fusion dans l'inconscient collectif, la libération des conditionnements psychique et le consentement fataliste à un devenir niveleur et clos. Elles s'appuient toutes du moins implicitement, sur la métaphysique moniste acosmique et certaines sur la philosopie néo-platonicienne du  genre panenthéiste et de l'espèce négativiste. Là encore, mettre au jour l'influence de cette doctrine fondamentale au sein des diverses traditions religieuses, c''est à dire des multiples de cultures religieuses du monde, n'est pas chose aisée;  et les méprises sont légion à cet égard aussi bien dans les milieux intellectuels que même au sein du petit monde traditionaliste catholique...

En conséquence, lorsque nous parlons de Tradition, nous ne pensons qu'à la Tradition Apostolique. Ratzinger n'utilise que le terme de "tradition". Quel sens donne-t'il à ce mot?  Il lui confère un sens philosophique fondamental et sous-jaçant aux multiples emplois qu'il en fait; nous devons tenter de l''éclaircir, si nous voulons comprendre la cohérence de la palette de significations qui ressort des écrits, enseignements et affirmations du théologien puis de l'Antipape Benoit 1er qu'il est devenu. Ce sens premier repose fondièrement sur le terrain culturel et anthropologique.

 

 I. - LA  "TRADITION" VUE PAR L HERMENEUTIQUE PHILOSOPHIQUE .   

La tradition religieuse représente une espèce de culture humaine parmi d'autres. Pour en saisir l'enjeu essentiel sources des multiples déterminations sociologiques, liturgiques, doctrinales, éthiques, voir politiques qui en découlent, il faut considérer qu'une chose religieuse est une chose culturelle, qui devient nécessairement un héritage, que sa transmission suppose une pensée, et que cette pensée utilise des outils linguistiques variés. La "chose" transmise est donc confrontée au phénomène  nécessaire de l'interprétation. 

Elle ne l'est pas seulement à l'endroit des exigences problématiques certes mais relativement superficielles de ce point de vue, de l'exégèse fidèle des messages transmis aux détenteurs du pouvoir de transmettre de tel moment historique, mais à l'obligation intellectuelle, morale et sociale de communiquer aux générations présentes et donc futures le legs du passé.

Au préalable,  il faut distinguer les trois notions métaphysiques et philosophiques qui arbitrent la question.  

1. Le premier acteur est constitué par "l'objet",  la 'chose",  présupposée extérieure,  supérieure, la réalité surnaturelle

2. Le second consiste dans le sujet, dans la pensée, la noétique, dans l'intelligence, mais aussi dans le coeur humain.

3. Le troisième a trait au langage en général, à la parole, à l'écrit, jusqu'au document.  

Ensuite nous allons nous pencher dans un premier temps sur l'herméneutique traditionnelle ou classique.

 

 

A. DE LA PENSEE A LA PAROLE : LA RHETORQIUE  

 

1. Le problème se prépare tout d'abord entre la pensée humaine et l'au-delà, entre le second et le premier acteur.

La pensée de l'homme se tourne vers  l'au-delà, l'infini,  le surnaturel au sens profane, le mystère, l'inconnaissable.  Elle  en tirera une vision "syncrétique", une conception informe, obscure, spontanée, où l'instinct, les tendances, le sentiment, le hasard ont à voir d'une manière confuse.  Or cet au-delà est d'abord l'au-delà de la condition humaine tout simplement; et c'est pourquoi, les prophètes et les spirituels comme les théologiens et les juristes des religions vont s'appliquer à clarifier cette pensée humaine sur une chose aussi importante.     

2. Ensuite la pensée utilise le langage pour s'analyser elle-même, au moyen d'une rhétorique.

 En effet la pensée de toutes choses s'avère foncièrement syncrétique en quelque sorte; c'est en entreprenant un mouvement logique que la noétique, le "mental vivant"  la conscience, le sujet, le moi, - toutes notions voisines qu'il faut retenir pour appréhender même si chacune revêt  en soi une signification bien distincte. Elle va s'exprimer par le langage, et à partir du langage par le concept, et par les idées. Son effort de discours, de rhétorique se caractérise par une recherche "objective": c'est pour se représenter l'objet, la chose - le premier ateur ontologique en question - que la pensée utilise l'outil symbolique du langage. La pensée devient alors analytique, elle décompose abstraitement, "découpe"  le réel, et les choses brutes,  en genres, espèces, et individus; elle  "déconstruit" ce réel initial confus; elle l'"explique".

3. La parole et le discours représentent le troisième acteur.

La chose se trouve donc représentée, "ressemble" de manière artificielle par l'opération de la pensée qui elle ressemble d'une manière naturelle à la chose, puisqu'elle parvient à agir sur elle, (cf. Aristote, explicité par Aubenque), l'écrit, et la parole en général fixe les manifestations vitales, au moyen de cette expression extérieure utilisant des signes perçus par les sens.

 

DE LA PAROLE A LA COMPREHENSION :  L' HERMENEUTIQUE

 

Comprendre un discours dit ou écrit c'est procéder de la manière chronologiquement inverse, à l'opération logique effectuée par le sujet parlant ou écrivant. C'est admettre qu'il y a mécompréhension originelle.

1. Le  discours fait l'objet d'une interpréation  

 C'est une opération subjective, synthétique, de "reconstruction", de compréhension, d'insertion de la "partie"  mise au jour par l'expression rhétorique, dans le "tout", c'est à dire dans le "cercle herméneutique".  Ce principe a donné naissance à la règle herméneutique de base selon laquelle, on doit comprendre par exemple dans un texte,  la partie en fonction de l'ensemble.    

 2. la parole est comprise.

 A l'issue de cela, la compréhension prend la place de la mécompréhension originelle, la pensée première, l'exacte pensée intentionnelle, l"information" ou le vécu intérieur, tout cela se trouve restitué.  

3. Cette compréhention donne accès aux choses.  

Par le médiat de la parole et du discours la pensée, et spécialement par cette compréhension issue de l'aller-retour rhétorique- herméneutique, le sujet comprend de manière authentique  la chose singulière la vie singulière, et son sens, les ' "faits",  dont ils comprend qu'ils sont des interpréations historiques, des compréhensions recréées de la vie.   

Au terme de ce bref aperçu, on saisit mieux sur le plan philosophique  ce qu'est la communication de la pensée.   

 

II. LA TRADITION APOSTOLIQUE  CONFRONTEE A CETTE HERMENEUTIQUE      

 

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